« THE YEAR OF » RIZ AHMED

 

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« When I was growing up, I felt like I had to qualify it and I say I was a British-Pakistani. But, now, in this day and age, I feel like this is what British looks like me. It looks like me, like Idris Elba. And hopefully through Nasir Khan people will see that’s what American can look like as well. » Riz Ahmed, The Late Show, août 2016.

 

The Night Of

 

Evénement télévisuel de l’été 2016, la mini-série The Night Of, de Steven Zaillian et Richard Price, diffusée sur la chaîne OCS, a enthousiasmé tous ceux qui l’ont vue. Narrant la descente aux enfers de Nasir Khan, dit « Naz », jeune New-yorkais d’origine pakistanaise suspecté d’avoir sauvagement massacré une jeune fille blanche de Manhattan, le show intense et palpitant bénéficie d’une distribution en béton armé, incluant notamment le fantastique John Turturro. Mais la révélation de la série, c’est bien lui, Riz Ahmed, interprète de Naz. Les yeux de biche de ce gentil garçon sont à fendre le cœur, mais son regard peut virer au glacial en une fraction de seconde et le rendre particulièrement inquiétant. 

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Si The Night Of fait un mystère de Naz, son interprète est loin d’être un inconnu. A trente-quatre ans, le Britannique Riz Ahmed est une figure récurrente et souvent tourmentée des thrillers politiques ou engagés (The Road To Guantanamo, We Are Four Lions, The Reluctant Fundamentalist, Close Circuit…), et on a notamment pu le voir dans les récents Night Call, aux côtés de Jake Gyllenhaal, et Jason Bourne.

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The Road To Guantanamo, de Michael Winterbottom et Mat Whitecross (2006)

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The Reluctant Fundamentalist, de Mira Nair (2012)

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Night Call, de Dan Gilroy (2014)

 

Rizwan Ahmed est né en 1982 à Londres, dans le quartier de Wembley, de parents pakistanais musulmans (comme Naz dans la série). Diplômé de Christ Church, de l’Université d’Oxford, en philosophie, politique et économie, il a ensuite rejoint la prestigieuse école d’art dramatique londonienne, Central School of Speech and Drama. Les tensions raciales s’étant exacerbées après le 11 septembre, évoluer entre deux univers — l’Angleterre traditionnelle et la communauté pakistanaise musulmane — a fait s’interroger le jeune homme sur son identité. Parallèlement à ses débuts d’acteur en 2006, il entame une carrière de rapper engagé sous le nom de Riz MC. Influencé par la jungle et le hip-hop, il participe à des battles, et se fait remarquer par le clip politiquement incorrect de sa chanson « Post 9/11 Blues ». Laissant fuser l’humour noir et l’ironie, il y dénonce l’islamophobie, et éveille les consciences sur les abus que subissent les membres de sa communauté. Riz MC publie un premier album en 2011, Microscope, et rejoint Heems de Das Racist pour former le duo Swet Shop Boys (leur nouvel opus, Cashmere, est attendu pour octobre). Le Brexit, Donald Trump et les préjugés racistes sont au cœur des préoccupations de Riz MC, dont le dernier album, Englistan, est paru en avril. Chantre du multiculturalisme, comme il l’a encore affirmé, il y a quelques semaines, sur le plateau du Late Show, il fustige l’hypocrisie et le racisme ambiant dans des titres comme « Ain’t Being Racist But… » ou le catchy « Englistan », à découvrir dare-dare, en attendant de retrouver Riz Ahmed cet hiver dans le spin-off de Star Wars, Rogue One. Et quant à savoir si The Night Of aura une saison 2, les débats sont ouverts.

 

 

Une réflexion sur « « THE YEAR OF » RIZ AHMED »

  1. J’ai beaucoup aimé sa prestation dans « Night call », aux côtés d’un Jake Gyllenhaal hallucinant de talent !

    Je note cette série, merci pour la revue ! 🙂

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