TENET

Le film le plus attendu de la rentrée a débarqué sur les écrans français mercredi. Avec ses scènes d’action à faire pâlir les meilleurs épisodes de la saga James Bond, ce thriller d’espionnage audacieux et complexe fait décoller au propre comme au figuré. Tenet est un casse-tête à deux cents millions de dollars, porté par un John David Washington (fils de Denzel) flegmatique et efficace, et un Robert Pattinson tout simplement génial. Accrochez-vous ! (Pas de spoilers dans cette chronique)

 

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« You have to start looking at the world in a new way. »

  

TENET

Christopher Nolan
2020
Dans les salles françaises depuis le 26 août

Un agent secret au sein d’une unité d’élite (John David Washington) est chargé d’enquêter sur une affaire très mystérieuse, impliquant un armement venu du futur qui pourrait anéantir la planète. Avec l’aide d’un espion plein de ressources (Robert Pattinson), il doit démasquer et empêcher de nuire l’intermédiaire qui met sur le marché des balles « inversées », qui ont une curieuse tendance à retourner dans le canon après avoir touché leur point d’impact…

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Telle pourrait être la devise de Christopher Nolan. À peine passée l’impressionnante scène d’introduction, qui cloue littéralement au fauteuil, le casse-tête commence. Le cinéaste prend soin de disséminer des indices et des informations par-ci, par-là, mais si (comme moi) on ne maîtrise pas les bases de la physique quantique (L’entropie ? Le degré de désordre de la matière ?), on s’arrache vite les cheveux. En gros, on comprend. Dans les détails, beaucoup moins. Et comme le film se déroule à une vitesse folle, on n’a pas beaucoup le temps de réfléchir au pourquoi du comment. Au-delà de sa complexité, Tenet — qui fait référence au palindrome latin contenu dans le Carré Sator, dont le plus ancien, datant vraisemblablement d’avant l’an 79, a été découvert dans les ruines de Pompéi — permet d’aborder de manière ludique le concept du temps. Heureusement, même si le réalisateur anglais est fasciné par les espaces temporels et la mémoire (voir Memento, InceptionInterstellar, Dunkerque…), son ambition n’est pas ici de faire un film à thèse, mais de réaliser un divertissement sophistiqué aux allures de parabole. Plus on avance dans l’intrigue, plus elle se clarifie (on ne boudera cependant pas un deuxième visionnage). A la tête d’un budget colossal, Nolan, admirateur de la saga James Bond, a mis les petits plats dans les grands pour façonner un film d’espionnage spectaculaire et visuellement époustouflant. Photographié par le talentueux Hoyte Van Hoytema (Ad Astra, Dunkerque…) et mis en musique par le Suédois Ludwig Göransson (école Yóhann Yóhannsson), Tenet balade le spectateur d’un bout à l’autre du globe, dans des lieux magnifiques, sur des yachts et dans des hôtels de luxe. Côté distribution, John David Washington a la carrure idéale pour le rôle et Robert Pattinson, drôle et ambigu, épate constamment. On salue aussi la présence de l’impressionnant Kenneth Branagh, de l’Australienne Elizabeth Debicki (dans un rôle pas si éloigné de celui qu’elle campait dans la série The Night Manager) et de Aaron Taylor-Johnson, méconnaissable derrière sa barbe. Quant à Clémence Poésy, c’est à son personnage de jeune et jolie scientifique que l’on doit la phrase clé du film : « N’essayez pas de comprendre, contentez-vous de ressentir ! »
2 h 30. Et avec Dimple Kapadia, Himesh Patel, Martin Donovan, Michael Caine, Fiona Dourif…

 

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