MANDIBULES

Après les remarquables Au poste ! et Le daim, Quentin Dupieux, alias Mr. Oizo, revient avec un autre de ses délires : une comédie loufoque et potache sur les tribulations de deux ahuris de première qui ont trouvé une mouche géante dans le coffre de leur voiture. Moins barré que le précédent, mais très drôle !

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« Ce sont deux types qui se disent : “Dans la vie, rien n’est vraiment très grave” » Grégoire Ludig

 

MANDIBULES

Quentin Dupieux
2020
En salles depuis le 19 mai 2021

Désœuvré et sans domicile fixe, Manu (Grégoire Ludig) accepte la mission très bien rémunérée proposée par un ami : récupérer une valise et la livrer à un dénommé Michel Michel. Rien de compliqué. Après avoir volé (très facilement) une vieille Mercedes, il embarque son copain d’enfance Jean-Gab (David Marsais) dans l’aventure. Mais alors qu’ils sont en chemin, de drôles de bruits provenant du coffre se font entendre. Les deux nigauds y découvrent une mouche géante. Une idée brillante s’impose à eux : l’apprivoiser puis la dresser pour qu’elle réalise des braquages, ce qui leur assurerait une existence prospère et sans effort…

Les fous, les simples d’esprit et les imbéciles heureux sont des personnages inspirants pour Quentin Dupieux. Force est de constater que les zozos de Mandibules en tiennent une sacrée couche. Le réalisateur a écrit les rôles pour Grégoire Ludig et David Marsais, les deux complices du Palmashow, créateurs de Very Bad Blagues, auteurs de sketches désopilants et de chansons parodiques (« Ça m’vénère », « Rappeurs sensibles », « Trop de nanana » sont des classiques). Les deux humoristes incarnent idéalement ces losers à côté de la plaque, fainéants et irresponsables. Leur manière de tout aborder au premier degré donne le ton à ce road-movie surréaliste dans lequel s’enchaînent les situations abracadabrantesques. Exit la noirceur de Rubber ou du Daim, dans lequel le dingue campé par Jean Dujardin finissait par devenir un épouvantable tueur en série. Quentin Dupieux présente Mandibules comme « une comédie sincère sur l’amitié, un croisement improbable entre E.T. et Dumb and Dumber. » Moins que la mouche, à l’allure artisanale et plutôt mignonne, c’est le personnage volontairement pénible incarné par Adèle Exarchopoulos — elle hurle au lieu de parler suite à un accident de ski — qui suscite le malaise dans ce film solaire et plus léger que prévu. Paradoxalement, cette fille désagréable et violente impressionne beaucoup plus le tandem d’ahuris — et donc le spectateur — que l’animal bizarre. Certes moins puissant et ambitieux que Le daim, Mandibules est aussi plus sympathique. Il y a quelque chose d’attachant dans ce petit délire (d’une heure et dix-sept minutes seulement), habillé façon François de Roubaix (avec un zeste de Vladimir Cosma) par la bande originale signée Metronomy, truffé de quiproquos et de trouvailles, avec des acteurs totalement en phase. La rencontre entre Manu et Cécile (formidable India Hair) qui croit reconnaître un ex-copain de classe en lui, vaut son pesant de cacahuètes.
1 h 17 Et avec Roméo Elvis, Coralie Russier, Bruno Lochet, Philippe Dusseau, Dave Chapman, Marius Colucci…

 

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