WOODY ALLEN Soit dit en passant – Autobiographie

« Je n’ai aucune idée de génie, aucune pensée sublime, aucune compréhension des poèmes qui ne commencent pas par ‘Les roses sont rouges, les violettes sont bleues’. Je possède en revanche une paire de lunettes à monture noire, et je suppose que ce sont elles, en plus d’un certain don pour m’approprier des citations tirées de sources savantes trop profondes pour que je les comprenne, mais utilisables néanmoins dans mon travail pour créer l’illusion que j’en sais plus que je n’en sais, qui maintiennent à flot la barque de ce conte de fées. »

 

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WOODY ALLEN

Soit dit en passant – Autobiographie
Traduction française de Apropos of Nothing parue chez Stock le 6 juin 2020 (version originale publiée en mars 2020 chez Arcade Publishing)

Un jour, peut-être, on apprendra que Woody Allen est un monstre doublé d’un menteur invétéré. Mais, comme dirait Aragorn, « ce jour n’est pas arrivé ». Et, après avoir lu cette autobiographie aussi brillante que décapante, je doute fort qu’il arrive tout court. Dans le passage consacré à « l’affaire », le cinéaste remet les pendules à l’heure d’une manière si limpide qu’on a la sensation d’être projeté dans une tragicomédie absurde où le monde marcherait sur la tête. Le fait incriminant – Dylan Farrow, fille adoptive de sept ans de Mia Farrow et du cinéaste, confie à un médecin avoir subi des attouchements de la part de ce dernier — s’est déroulé en 1992, durant la production de Maris et femmes, ultime fois où Allen dirigera Mia Farrow (après avoir traîné son compagnon dans la boue, cette dernière insistera quand même pour être du prochain film…). A l’époque, malgré le déchaînement de la presse, des tabloïds et des pédopsychiatres de tous poils (Allen s’était plié de bon gré à des tests divers et variés, et était même passé, à son grand amusement, au détecteur de mensonges), la police avait conclu qu’il n’existait aucune preuve tangible et que la déclaration était dénuée de fondement. La vengeance de Mia Farrow, qui venait de découvrir la récente liaison que son ex-compagnon entretenait avec Soon-Yi Previn, une des trois filles adoptées avec son ex-époux, le célèbre chef d’orchestre André Previn, n’avait fait que salir l’image du réalisateur new-yorkais. La discrète Soon-Yi, alors âgée de vingt-deux ans, a d’ailleurs confié à la presse que la folie furieuse et l’hystérie de sa mère ne dataient pas d’hier. Mais pourtant, « l’affaire » a ressurgi à plusieurs reprises et notamment à la faveur du scandale Harvey Weinstein et du mouvement #MeToo (soit vingt-cinq ans après les faits). Aujourd’hui, le cinéaste est plus que jamais dans le collimateur des médias encouragés par le clan Farrow qui s’évertue à mettre en avant la douleur d’une Dylan toujours coachée par sa mère et son frère Ronan, tombeur d’Harvey Weinstein (et fils naturel de Woody Allen).

Woody Allen et son épouse Soon-Yi à l’avant-première de Midnight In Paris (Photo by Theo Wargo – © 2011 WireImage – Getty Images)

D’autres, écœurés et anéantis, auraient choisi de mettre bas les marteaux et le cap sur une île déserte. Mais soutenu par son épouse Soon-Yi (sa femme depuis vingt-deux ans), leurs deux filles Manzie et Bechet, et des amis (Diane Keaton, Alec Baldwin, Scarlett Johansson…) qui, à contre-courant d’Hollywood (Greta Gerwig, Timothée Chalamet ont clairement fait entendre qu’ils regrettaient d’avoir collaboré avec lui…) ne lui ont rien planté dans le dos, Woody a ravalé sa peine et a continué à faire des films. C’est aussi grâce à l’Europe qui, contrairement à l’Amérique, lui voue un culte, que le cinéaste a pu poursuivre son œuvre. Mais laissons là cette triste affaire, qui n’occupe qu’une partie de ses Mémoires. Dans Soit dit en passant (le titre original, Apropos of Nothing, est bien plus ironique), Woody se raconte, de sa naissance le 1er décembre 1935 à Brooklyn jusqu’à aujourd’hui, avec une verve qui réjouira les amoureux de ses films.

« J’étais en bonne santé, populaire parmi mes camarades, très sportif, toujours choisi en premier quand on formait des équipes, je jouais très bien au ballon, courais vite, et pourtant, je me suis débrouillé pour finir nerveux, peureux, trop émotif, toujours au bord de perdre mon calme et franchement misanthrope, claustrophobe, solitaire, amer et incurablement pessimiste. »

Son amour pour New York transpire à chaque page, et la description des ambiances du Manhattan de son adolescence et de ses débuts de comique, dont il a souvent imprégné ses films, est irrésistible. On y découvre comment d’Allan Stewart Königsberg il est devenu Woody Allen ; la flopée d’artistes tous aussi pittoresques les uns que les autres avec qui il a frayé tout au long de sa vie ; que de tous les personnages qu’il a créés, celui qui lui ressemble le plus est celui de Cecilia dans La rose pourpre du Caire (lequel, ironie de la vie, est interprété par Mia Farrow, dont, magnanime, il ne tarit pas d’éloges sur les talents d’actrice). Il évoque également son mépris pour les récompenses, Oscars compris, son désintérêt pour les critiques, bonnes ou mauvaises, et sa répulsion pour la vie à la campagne et tous les inconvénients qui vont avec. Son aversion pour la conduite vaut également des lignes particulièrement désopilantes :

« Me mettre un volant entre les mains, c’était comme confier un missile balistique intercontinental à un enfant de trois ans. Je conduisais trop vite. Je me déportais et tournais là où il n’y avait aucune raison de le faire. Je ne savais pas me garer en marche arrière. Je dérapais hors de tout contrôle. Je n’avais aucune patience dans les embouteillages et je voulais quitter mon véhicule et le laisser là pour toujours au milieu de la rue si elle était encombrée… »

Woody parle de ses amours devenues amitiés indéfectibles — avec Louise Lasser (sa deuxième épouse), Diane Keaton (dont il est également sorti avec les deux sœurs, Robin et Dorrie…)… — de son goût pour les femmes un peu folles (il le paie cher aujourd’hui…), de ses rencontres inoubliables (Bergman, Danny Simon, Pauline Kael, Truffaut), de celles qui ne manquent pas de sel (la Reine d’Angleterre, Cary Grant) ou qu’il a loupées (Fellini). Il ne tarit pas d’éloges à propos des acteurs et actrices qu’il a dirigés et les anecdotes des tournages de ses films, dont il n’aborde jamais les aspects techniques (il dit ne rien y comprendre, son talent est plutôt de s’entourer des meilleurs), valent leur pesant de cacahuètes. Mégalomane assumé, mais convaincu qu’il n’arrive pas à la cheville de ses maîtres (Bergman en tête), Woody Allen continue à clamer qu’il n’a pas encore réalisé un seul grand film mais qu’il persiste à essayer. Sa lucidité maladive et sa manie de tout relativiser font qu’il souffre d’une fâcheuse tendance à sous-estimer ses œuvres, accordant peu de crédit à certaines, et jugeant d’autres carrément affligeantes. Même Manhattan n’y échappe pas :

« Je n’ai pourtant pas aimé Manhattan au montage. J’ai même proposé à United Artists de réaliser gratuitement un autre film s’ils acceptaient de détruire celui-ci et de ne pas le sortir en salles. »

Soit dit en passant révèle que ce grand anxieux prise les comédies de l’âge d’or d’Hollywood, en particulier celles qu’il surnomme « les comédies au champagne », et qu’il considère Un tramway nommé désir de Kazan comme « l’œuvre d’art la plus accomplie de son époque ». Il tourne en dérision les humoristes d’aujourd’hui, qui marchent de long en large et se jettent de temps à autre sur une bouteille d’eau qui trône invariablement sur une table. « D’où sortent donc tous ces humoristes assoiffés ? » et affirme, comme il l’a toujours fait, que ce qu’il adviendra de son travail après lui n’a pas la moindre importance : « Après ma mort, je soupçonne que peu de choses me courront sur le haricot, pas même ce bruit agaçant que fait la tondeuse du voisin. » Avec espièglerie, il va jusqu’à écrire que la fausse accusation à son encontre a « ajouté une dimension dramatique fascinante à une vie par ailleurs routinière. »

Bref, ce livre, dont la publication a été chahutée, est un régal, un bijou d’intelligence, de sagesse et de drôlerie. S’il faut croire en quelque chose ou quelqu’un en ce monde, moi je crois en Woody Allen.

« Comme je ne crois pas en l’au-delà, je ne vois pas vraiment quelle différence cela fait que les gens se souviennent de moi comme d’un cinéaste ou d’un pédophile. Tout ce que je réclame, c’est qu’on disperse mes cendres à proximité d’une pharmacie. »

(TRÈS) CHER CINÉMA FRANÇAIS d’Eric Neuhoff

Couronné cette semaine par le Prix Renaudot dans la catégorie « Essais », le pamphlet de l’écrivain et critique Éric Neuhoff (Le Figaro, Le Masque et La Plume…) descend en flammes le cinéma français d’aujourd’hui, une manière de mieux encenser celui d’avant. Ce pavé dans la mare boursouflé de nostalgie enfonce pas mal de portes ouvertes, mais avec une drôlerie réjouissante. Soixante-cinq ans après Une certaine tendance du cinéma français, l’article mythique de François Truffaut paru dans les Cahiers du Cinéma, ce texte qui ne fait pas dans la nuance remet quelques pendules à l’heure. 

 

Photo : Fayard©Ulf Andersen

« Un pays où Isabelle Huppert est considérée comme la plus grande actrice est un pays qui va mal. » (Eric Neuhoff) 

 

(TRÈS) CHER CINÉMA FRANÇAIS

Paru le 4 septembre 2019 chez Albin Michel

Qui aime bien châtie bien. Une chose est certaine, Éric Neuhoff est un authentique amoureux du cinéma. Et même si ses coups de gueule de critique ne sont pas toujours pertinents (son avis sur Joker, « vide et répétitif… on peut le voir les yeux fermés… » était totalement à côté de la plaque), l’homme à le mérite d’assumer ses points de vue, souvent avec humour, et de ne pas faire dans le consensuel. Disons-le tout net : Il a en grande partie raison. Tout cinéphile qui a grandi dans les années 70 ne peut que partager son désarroi : le cinéma français n’est plus ce qu’il était. Mais en vérité, la société et les gens non plus. Et le 7ème art en est le triste reflet. L’industrie a changé. Aujourd’hui, les acteurs et les réalisateurs sont formatés par des écoles (La Fémis, le Cours Florent…) dans lesquelles on enseigne peut-être quelque chose, mais certainement pas à faire du cinéma (apprend-on d’ailleurs à faire du cinéma dans une école ? ). On a récemment évoqué le sujet avec Jean-Paul Civeyrac, auteur du magnifique Mes provinciales, qui fut directeur du département réalisation de la Fémis : il est clair que les étudiants qui ont eu le bonheur d’y être admis se distinguent très rarement par la suite (hormis François Ozon). Nos futurs cinéastes « se cherchent », parfois durant des années, des décennies. Puis découvrant qu’ils ne seront jamais Orson Welles, finissent souvent par régresser et travailler pour la télévision.« C’est l’ennui, le terrible ennui avec les réalisateurs d’aujourd’hui. Ils n’ont jamais l’air de blaguer. Au mieux, ce sont des profs. Au pire, de bons élèves. Ils font cinéma comme on fait médecine » écrit Éric Neuhoff qui trouve aussi que « François Ozon aurait pu sortir d’HEC. » Les films d’Olivier Assayas, Christophe Honoré, Claire Denis, Céline Sciamma, Chantal Ackerman lui donnent des boutons. Seul Arnaud Desplechin trouve grâce à ses yeux : « Cet homme a été inventé par le cinéma. Le nitrate d’argent coule dans ses veines. Cela ne l’empêche pas d’être le plus littéraire de nos réalisateurs. »

Les acteurs et actrices en prennent aussi pour leur grade. Surtout Isabelle Huppert, tête de Turc d’Éric Neuhoff, « sexy comme une biscotte. Et il ajoute : comme une petite dame pincée qui trottine d’une démarche furibarde parce qu’on ne lui a pas laissé assez de pourboire. » C’est méchant, mais pas tout à fait faux (il suffit de la voir dans Frankie). Isabelle Huppert est devenue une caricature d’elle-même et elle règne pourtant sur le cinéma français (« Elle s’est embaumée de son vivant. ») C’est ainsi, les acteurs et actrices françaises ne font pas rêver. Ce n’est pas le but. Ils ressemblent à nos voisins, aux caissières du supermarché d’à côté. (« Il n’y a plus de seconds rôles. Ils occupent le haut de l’affiche. ») Le cinéma français aime le réalisme, le social. Tout ce qui est glamour est suspect. Pour les comédies romantiques, c’est un problème. Qui s’imagine dans les bras de Karin Viard ? Daniel Auteuil ? Dany Boon ? (Ah, le couple improbable Dany Boon-Sophie Marceau dans le nullissime De l’autre côté du lit…) ou de Vincent Lacoste, mis à toutes les sauces ces temps-ci ?

Autre problème abordé par Neuhoff : pourquoi diable les acteurs français n’articulent-ils pas ? Nicolas Duvauchelle aurait probablement du talent s’il n’était pas la plupart du temps inaudible (sous-titres exigés). L’auteur revient également sur le pensum de la cérémonie des César (qu’il regarde quand même), sur la « dure » vie des critiques de cinéma, qui se farcissent des navets à longueur de temps et, du coup, en font des tonnes lorsqu’ils décèlent, quelque part ou par accident, une once de talent (Les Inrockuptibles ont même été jusqu’à comparer Zahia à Bardot !).  « La critique est suiveuse. Ses bêlements accompagnent la sortie d’œuvres banales, prévisibles. S’enthousiasmer pour des fadaises ne l’a jamais effrayée. Quelle chance elle a ! Elle découvre un chef-d’œuvre par semaine. »

 

Hélas, Claude Sautet, Jean-Pierre Melville, François Truffaut, Louis Malle ou Eric Rohmer ne sont plus et la relève se fait attendre (oui, il reste Jean-Luc Godard, mais ce qu’il en reste est insupportable). On ne fantasme plus sur des actrices belles à se damner (comme tous les gens de goût, Neuhoff a un faible pour Joanna Shimkus dans Les aventuriers…). Et Il est vrai qu’à de rares exceptions près, le cinéma français manque généralement d’audace, d’imagination, d’inventivité et de talent. Qui osera dire que Jusqu’à la garde, de Xavier Legrand, César du Meilleur film en 2019, n’a pas des allures de téléfilm (en dépit d’indéniables qualités). Quant au Grand bain de Gilles Lellouche, au mieux, c’est un film à sketches. Les petits mouchoirs de Guillaume Canet n’enthousiasme que les spectateurs qui n’ont jamais été embarqués par le tourbillon d’un film de Sautet. Les acteurs veulent être cinéastes. Mettre la main à la caméra pour (faire) oublier qu’ils jouent comme des pieds. Et iIs cumulent les fonctions de scénariste et dialoguiste (de ce côté aussi, le marasme est flagrant ). Les « fils et filles de » pullulent. Et puis comme l’écrit Neuhoff : « Cette génération a une fâcheuse tendance à insister sur le côté emmerdant. »

Et pourtant, dans l’océan de films français qui se déverse chaque année dans les salles, on découvre de temps à autre de merveilleuses vagues. Des œuvres qui n’ont rien à envier au cinéma d’ailleurs. Car si en France, on ne sait visiblement pas (plus) filmer l’action (les films de genre sont sous-représentés), il y a des domaines dans lesquels on excelle : le drame psychologique, la comédie de mœurs, voire parfois la comédie tout court. Il faudrait envoyer les films de Pierre Salvadori dans l’espace et les extraterrestres découvriraient le meilleur de l’esprit d’ici. Alors pour contredire (un peu) Eric Neuhoff, voici dix longs-métrages datant des cinq dernières années que j’ai adorés. Pour des raisons diverses, ils laissent à penser que le cinéma français n’est ni mort ni enterré. Ou comme il l’écrit en ouverture du son livre : pas « HS. Kaputt. Finito. »

 

Les combattants de Thomas Cailley — 2014

 

Elle l’adore de Jeanne Herry — 2014

 

Dans la cour de Pierre Salvadori — 2014

 

Comme un avion de Bruno Podalydès — 2015

 

Marguerite de Xavier Giannoli — 2015

 

Ma Loute de Bruno Dumont — 2016

 

Un petit boulot de Pascal Chaumeil — 2016

 

Mektoub, My Love : Canto Uno d’Abdellatif Kechiche — 2017

 

Mes provinciales de Jean-Paul Civeyrac — 2018

 

Guy de Alex Lutz — 2018

 

 

UN AMOUR DE GOTLIB

 

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Gotlib ne dessinera plus. Le père de Gai-Luron et auteur de la célèbre Rubrique-à-brac, a définitivement posé son crayon en ce 4 décembre, à l’âge de 82 ans. Il y a dix ans, je l’avais interviewé pour le magazine Epok, à l’occasion de la parution chez Seven Sept d’un DVD doublé d’un album à la gloire de sa fameuse Coccinelle. On y voyait le trublion deviser avec ses copains (Claire Bretécher, Patrice Leconte, Gotainer…) à propos de la célébrité, du temps qui passe, du bon vin, des menhirs de Carnac et de Victor Hugo. Il était charmant. C’était en 2006. La France n’était pas encore Charlie, et les DVD se vendaient comme des petits pains.

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Sophie Soligny : C’est bien connu, la Coccinelle parasite tout, des toiles de maître à vos propres dessins. Que respecte-t-elle, hormis les vieilles pierres et Victor Hugo ?

GOTLIB : La Coccinelle ne respecte RIEN. Heureusement je suis là pour mettre un peu d’ordre dans sa conduite, mais je remarque depuis quelque temps que j’ai de moins en moins de pouvoir. Il va falloir que je prenne des dispositions draconiennes…

L’affaire des caricatures fait frissonner l’actualité. Jusqu’où le dessin humoristique peut-il aller trop loin ?

L’actualité frissonne ? Il faut qu’elle allume son radiateur, elle aura moins froid. Plus sérieusement, je pense que le pire des défauts, le pire des manques caractériels, c’est le manque d’humour. Même à propos de sujets graves comme la religion.

Vous avez arrêté la bande dessinée. Participer à ce projet de DVD vous a-t-il amusé ?

Enormément ! J’ai d’abord eu l’occasion de travailler avec Bruno Léandri, qui est un collègue de plus de trente ans. Et puis toute l’équipe s’est révélée très agréable dans les rapports professionnels.

Que pensez-vous du concept de BDVD ?

Que du bien, dans la mesure où il y a eu une formidable mutation dans la profession. Les magazines de BD comme Pilote ont pratiquement disparu sauf Fluide Glacial qui, selon certains bruits ne se porterait pas très bien. Les ventes de BD se sont reportées vers les albums, les libraires ne savent plus où les ranger, d’où l’émergence de nouveaux types formels comme les Intégrales. Les BDVD participent à cette sorte de renouveau. Toutefois, je regrette l’époque des journaux hebdomadaires.

Etes-vous dévédéphage, dévédéphile ou dévédé-pas du tout ?

Sans la moindre hésitation : dévédéphile. Je trouve d’ailleurs cela lamentable car lorsque d’aventure (et de plus en plus rarement) je vais voir un film en salle, je suis émerveillé par le grand écran. Je suis bien obligé de reconnaître que les DVD n’arrivent pas à la cheville de ce spectacle. Avec l’âge, on va au plus facile… Dommage…

Que vous inspire un monde où les jeunes, à peine sortis de l’école, pensent déjà à leurs avantages-retraite ?

C’est un peu triste. Bientôt, ils penseront à l’organisation de leurs funérailles. Heureusement, je crois tout de même que cette catégorie de jeunes ne constitue pas la majorité.

Chacun ne devrait-il pas écouter davantage la coccinelle qui est en lui ?

Peut-être… encore faudrait-il savoir quelle est la voix de cette coccinelle…
Publié dans Epok le 24 mars 2006

 

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