TRANSFORMERS : L’AGE DE L’EXTINCTION

Au royaume des jouets, Michael Bay est roi. Sans complexe, il assume son infantilisme légendaire et demeure un maître dans le domaine de l’action où il ne cesse, film après film, d’innover et d’expérimenter, avec une insatiable curiosité. Après le truculent et cynique No Pain No Gain, il en remet une couche dans le quatrième volet-fleuve de la saga inspirée des jouets Hasbro, qui vient de paraître en DVD/Blu-ray. Quoi qu’on en dise, chez Michael Bay, chaque scène d’action est une œuvre d’art.

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Crosshairs (Autobot) : Ugh ! You just want to die for the guy. That’s leadership ! Or brainwashing, or something.
Drift (Autobot) : No, that is Optimus Prime.

 

Transformers : L’âge de l’extinction (Transformers : Age Of Extinction) 

TRANSFORMERS: AGE OF EXTINCTION

Michael Bay
2014 (DVD, Blu-ray, Blu-ray 3D et Quadrilogie chez Paramount depuis le 26 novembre)

Cinq ans après la bataille de Chicago, l’alliance entre les humains et les Transformers a fait long feu, et ces derniers, traqués par un groupe d’élimination en connivence avec la CIA, ont quasiment disparu. Cependant, une compagnie de technologie avancée, KSI, dirigée par Joshua Joyce (Stanley Tucci) a mis au point une armée de Transformers maison, avec à leur tête, un prototype qui répond au nom de Galvatron. Ce que Joyce ignore, c’est que derrière Galvatron se cache le terrible Megatron, qui a juré d’anéantir les humains. Le seul espoir de l’humanité repose désormais sur Cade Yeager (Mark Wahlberg), un inventeur qui vit seul avec sa fille Tessa (Nicola Peltz) au beau milieu du Texas. Il vient de découvrir dans un cinéma abandonné la carcasse d’un camion, qui n’est autre qu’Optimus Prime…

Vu à quel point il donne des verges pour se faire battre, on devine la jubilation que doit éprouver Michael Bay en imaginant les têtes effarées des critiques et des cinéphiles découvrant Transformers : l’âge de l’extinction. Impossible de ne pas y voir une provocation de la part d’un cinéaste pour qui l’univers semble se résumer à des héros musculeux et têtes brûlées, des filles canon en mini-short, des voitures rutilantes (Maserati ou Corvette de préférence), des explosions en veux-tu en voilà, des drapeaux américains flottant au vent et des couchers de soleil sur l’infini. Michael Bay ne s’embarrasse pas de subtilités. Ici, Cade Yeager (Mark Wahlberg) ne cesse de clamer qu’il est un inventeur. Vu la taille de ses biceps et sa forme physique au-dessus de la moyenne, on suppose qu’il a dû passer plus de temps dans la salle de gym que sur les bancs de la fac. Ce père d’une jeune fille sacrément sexy a une conception de l’éducation quelque peu rigide, peu ou prou semblable à celle du père campé par Bruce Willis dans Armageddon, ou des héros de Bad Boys, toujours prêts à accueillir les petits amis de leur fille avec un flingue. D’où des échanges surréalistes avec Shane, l’élu du cœur de sa progéniture :

Cade : « T’as quel âge ?
Shane : 20 ans !
Cade : Ce n’est qu’une fille de 17 ans !!! Alors on a deux solutions. Soit je te cogne et tu me dénonces aux flics, ou je te dénonce parce qu’elle est mineure.
Shane : La loi “Roméo et Juliette” nous protège. Notre relation est antérieure à ma majorité. Loi 22-011 (il sort le certificat de son portefeuille).
Cade : Quoi ? Loi du Texas ? C’est une vraie ? Roméo et Juliette hein… Et ils ont fini comment ?
Tessa : Amoureux !
Cade : Morts ! »

Certes, tous ces moments intenses démontrent que le cinéaste s’efforce d’insérer un peu d’humanité dans cet univers de robots, souvent rébarbatif pour le grand public, et en particulier le public féminin. Mais, même s’il est évoqué, on est loin de Shakespeare. D’ailleurs, tous les dialogues du film se résument à un déferlement de “bonnes vannes”, assénées par les humains autant que par les Transformers eux-mêmes. Tel ce « Sweetie, passe-moi mon pistolet d’Alien ! » crié par Cade Yeager à sa fille, pour impressionner un pauvre type qui lui refuse la priorité. Si le scénario (signé du fidèle Ehren Kruger) et les dialogues ne brillent pas par leur intelligence (c’est le moins qu’on puisse dire), les scènes d’action, en revanche, décoiffent. Comme si Michael Bay tentait de mettre en pratique la devise de Ford Boyard : « Toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus fort ! » Le cinéaste bientôt quinquagénaire, et qui a conservé son physique de surfer, ne s’amuse qu’en expérimentant de nouvelles techniques, et se considère comme un réalisateur old school qui préférera toujours les prises de vue réelles au tout numérique. Ainsi ce quatrième volet de Transformers, tourné avec une caméra Phantom numérique 3D Imax, recèle moult cascades et scènes de destruction orchestrées sur le terrain et filmées avec des caméras innovantes, parfois robotiques, voire prototypes. Les scènes d’action sont peaufinées à l’extrême, avec un enthousiasme palpable et une démarche artisanale très sympathique. L’âge de l’extinction, éminemment épique, et dont chaque plan frise le sublime, va crescendo et fait dégringoler du ciel voitures, bus, wagons, bateaux… S’invitent à la fête des vaisseaux extraterrestres belliqueux, des robots dinosaures sauveurs de l’humanité et des chasseurs de primes sans scrupule. Le chaos est indescriptible (et pourtant toujours lisible), et tout cela finit dans le soleil couchant après deux heures et quarante-cinq minutes de bruit et de fureur. Ce plaisir coupable, c’est l’art (eh oui) de Michael Bay.
Et avec : Jack Raynor, Sophia Myles, Kelsey Grammer, T.J. Miller…

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BANDE-ANNONCE

 

Test Blu-ray 2D :

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Interactivité****
Un second Blu-ray est dédié aux suppléments. On y trouve une interview de l’enthousiaste Michael Bay (10 mn), truffées de réflexions philosophiques « L’action, c’est parfois aussi simple que la gravité », « Les films d’action sont très amusants à faire, c’est le combat du bien contre le mal » et qui livre des secrets de fabrication. On y apprend aussi que Mark Wahlberg, aussi costaud soit-il, est comme la plupart des acteurs : il a le vertige. Le morceau de choix consiste cependant à un making of de deux heures, chapitré, qui révèle tous les dessous de la création du film. On y découvre un Michael Bay impliqué dans tous les stades de la création, jusqu’à la salle de montage et l’écriture de la chanson du groupe Imagine Dragons. Egalement au menu : un bêtisier géant de 10 minutes, un reportage sur les créateurs et designers de Hasbro, et une visite à domicile des personnalités du tournage avec le sympathique T. J. Miller pour guide (celle de la maison de Mark Wahlberg vaut son pesant de cacahuètes). Le DVD est également inclus dans cette édition.

Image *****
Format : 2.40
Une étoile supplémentaire pour cette image d’une précision et d’une pureté diaboliques. Le piqué de ce master 2K est impressionnant. Comme il est d’usage chez Michael Bay, les couleurs saturées sont explosives et contribuent à rendre chaque plan iconique (ou « bling bling », c’est comme on veut). Quoi qu’il en soit, on en prend plein les mirettes.

Son *****
Dolby TrueHD 7.1 et Dolby ATMOS (Mix spécifique tridimensionnel pour les enceintes et amplificateurs équipés du système) en anglais
DD 5.1 en français
Sous-titres français non imposés
Idem pour le son. On n’a pas testé le Dolby ATMOS, dont la présence sur un support Blu-ray est une grande première, mais la piste True-HD 7.1 est si puissante qu’elle fait trembler le sol du salon. Elle reste malgré tout équilibrée. En comparaison, le DD 5.1 français est moins riche et moins immersif.

TRANSFORMERS: AGE OF EXTINCTION

TRANSFORMERS: AGE OF EXTINCTION

TRANSFORMERS: AGE OF EXTINCTION

TRANSFORMERS: AGE OF EXTINCTION

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TRANSFORMERS: AGE OF EXTINCTION

LE CANARDEUR

Le premier long-métrage de Michael Cimino ressort en version remasterisée HD, en Blu-ray et DVD Collector. Six ans avant La porte du paradis, le film est une immersion dans les paysages grandioses de l’Ouest américain magnifiquement filmés en Cinémascope. Mais cette histoire d’amitié entre un braqueur désabusé et un jeune et fougueux aventurier porte aussi la marque de Clint Eastwood, qui a donné sa chance au jeune cinéaste pas encore maudit, et auquel Cimino rend hommage dans une interview exceptionnelle proposée en bonus.

 

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John “Thunderbolt” Doherty : What’s your name boy ?
Lightfoot : Lightfoot
You’re Indian ?
Nope, just American !

 

Le Canardeur (Thunderbolt and Lightfoot) 

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Michael Cimino
1974 (Blu-ray et DVD Collector chez Carlotta Films depuis le 19 novembre 2014)

Alors qu’il s’était mis au vert en se faisant passer pour un prêtre de campagne, le braqueur de banque John Doherty dit Thunderbolt (Clint Eastwood), célèbre pour son maniement du canon 20 mm, est pris pour cible par son ancien complice convaincu à tort qu’il a volé le magot de leur dernier casse. John parvient à s’enfuir grâce à l’intervention opportune de Lightfoot (Jeff Bridges), un jeune chien fou assoiffé d’aventure et voleur de voitures à l’occasion…

Au début des années 70, Clint Eastwood s’apprête à tourner sous la direction de Ted Post, Magnum Force, le deuxième épisode de la série des Dirty Harry. L’écriture du scénario avait été entamée par John Milius, futur cinéaste de Conan le barbare, avant qu’il abandonne pour s’en aller réaliser son propre film. Afin de finir le travail, Eastwood fait alors appel à un autre scénariste, quasi inconnu, Michael Cimino, dont il avait accepté de produire le premier long-métrage. Le succès de Magnum Force confortera la position de Cimino et lui permettra d’aborder Le Canardeur, mieux nommé dans sa version originale, sous les meilleurs auspices. Pour ce road movie qu’il avait d’abord imaginé comme un film d’époque, le réalisateur est parti des personnages avant même de s’intéresser à l’intrigue. Ici, l’alchimie fonctionne à merveille entre le voyou vieillissant, solitaire et désabusé campé par Eastwood et le jeune électron libre épanoui, enthousiaste et généreux incarné par Jeff Bridges, qui semblent inspirés de la personnalité même des deux acteurs. C’est aussi pour renforcer la crédibilité de ses héros que le cinéaste tourne en décors naturels. Et comme dans ses futurs Voyage au bout de l’enfer ou La porte du paradis, les paysages bucoliques, ici du Montana, sont d’une beauté spectaculaire. Filmés en Cinemascope, en plans larges, avec un savant travail de géométrie, les décors naturels sont éblouissants dès la première scène, épique, qui semble sortie tout droit d’un western de Sergio Leone. Il émane une poésie enivrante de cette virée criminelle dans le far west, émaillée de rencontres parfois surréalistes, tandis qu’on assiste à la naissance d’une véritable amitié. Mais Cimino maîtrise également et étonnamment bien les aspects comiques et absurdes de sa petite entreprise. Et le braquage improvisé par la petite bande de Thunderboldt sert de prétexte à des séquences truculentes, dans lesquels les seconds couteaux, George Kennedy et Joeffrey Lewis, se révèlent désopilants. Film de gansters, de casse ou néo-western, cette œuvre de jeunesse aux accents crépusculaires, dont l’intrigue est volontairement non-datée, vogue entre l’ancien monde et le nouveau, l’Ouest mythique célébré par John Ford et la société de consommation des seventies. Elle est également marquée par la présence de Clint Eastwood, mythe américain à lui seul. Le Canardeur s’inscrit ainsi très logiquement dans l’univers de l’icône, au sujet duquel le philosophe Alain Badiou écrivait en 2010, en référence à Un monde parfait :

« C’est bien ça — introduire un peu de justice dans l’univers visible — que l’espèce de perfection propre à Eastwood – cette sorte de droiture, qui ne s’autorise aucune invention formelle incertaine, qui utilise avec calme et suivi les ressources disponibles – désire nous transmettre : qu’il arrive dans le monde des rencontres salvatrices, qu’elles sont toujours paradoxales et menacées, et que le seul devoir est d’en protéger, autant que faire se peut, le devenir. Parce que, alors au moins, nous savons ce que pourrait être “un monde parfait”. »

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Test DVD Collector :

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Interactivité ***
Le film est enrichi de deux documents audio exceptionnels. Le premier est une interview récente de Michael Cimino, qui revient sur la création du film. « Je ne commence jamais un scénario avec une idée, je commence un scénario avec une idée d’un personnage. » Il confie aussi avoir donné la mission à Jeff Bridges de faire sourire Clint Eastwood, à propos duquel il ne tarit pas d’éloges et qu’il considère comme “The best kind of American”. Le second document, une analyse du film par Jean Douchet, paraphrase un peu le premier, mais reste d’une grande justesse. Le programme est complété par la bande-annonce, non restaurée, ce qui permet de vérifier le fantastique travail de remasterisation effectué sur le film.

Image ****
Format : 2.40
L’image restaurée en 2K est sensationnelle. Les couleurs sont vibrantes à souhait (voir les chemises des deux héros en écho au ciel bleu), les contrastes, saisissants. Peu de flous et de fourmillements sont décelables. On imagine que le Blu-ray est encore plus performant.

Son ***
DD 1.0 en anglais sous-titré et français
Sous-titres français non imposés
Beau travail également sur la piste sonore qui se révèle claire et dynamique, sans souffle aucun.

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SELECTION HALLOWEEN 2014

En attendant la quatrième édition du Paris International Fantastic Film Festival (PIFFF) en novembre et alors que la version restaurée 4K du traumatisant Massacre à la tronçonneuse vient d’être lancée à l’assaut des salles (elle sera disponible en DVD/Blu-ray/ VOD et Edition Collector numérotée le 29 novembre), quelques nouveautés vidéo méritent une attention particulière en cet Halloween 2014 pollué par des clowns débiles et agressifs. S’inscrivant davantage dans la tradition du thriller atmosphérique que dans l’horreur pure, Replicas et The Colony procurent toutefois de jolis frissons, bien plus que la série Dracula, qui n’est ni plus ni moins qu’un « Vampire in love ». Et, sans surprise, la série créée par Frank Darabont d’après la série de comic books de Robert Kirkman, Tony Moore et Charlie Adlard tient toujours la corde, quatre ans après sa création. 

 

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The Walking Dead — Saison 4

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Série américaine créée par Frank Darabont en 2010
2013
En Blu-ray et DVD chez Wild Side Video depuis le 30 septembre 2014.

La prison n’est plus ce qu’elle était. Les survivants ont enfin réussi à en faire un havre de paix et maîtrisent les zombies alentour. On y cultive les salades, on y élève des cochons et Rick (Andrew Lincoln), qui fuit les responsabilités et préfère se consacrer à sa progéniture, en est le jardinier en chef. Le paradis sur Terre. Du moins au début. Car très vite, les choses vont se gâter. Et salement même. Cette fois, le danger vient de l’intérieur…

Il y a du Lost dans cette quatrième saison de The Walking Dead empreinte d’une poésie et d’une profondeur inattendues. On n’est plus dans le simple survival, et certains fans de la première heure pourront être déconcertés par cette intrigue moins linéaire et au rythme moins soutenu. Manifestement, les auteurs ont décidé d’aller plus loin, en s’autorisant des digressions, en s’attardant sur la psychologie des personnages et la manière dont ils sont affectés par la brutalité du monde. Même le sage Rick en viendra à des extrémités qu’il réprouve, mais son personnage gagne en épaisseur au fur et à mesure des épisodes. Réflexion sur l’apocalypse, cette parenthèse n’est pas pour autant dénuée de suspense et d’action, et son final laisse présager une cinquième saison excitante (elle vient de débuter sur la chaîne OCS Choc). Indéniablement, The Walking Dead, dont chaque zombie, façonné par l’équipe de Greg Nicotero, est un petit chef-d’œuvre à lui seul, est bien l’une des séries les plus accomplies de son époque. Attention à l’épisode 14, intitulé Le verger ! Il n’a pas fini de vous hanter !
Avec Andrew Lincoln, Steven Yeun, Norman Reedus, Melissa McBride, Lauren Cohan, Danai Gurira…

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Test Blu-ray :

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Interactivité ***
Les seize épisodes (de 42 minutes) se partagent quatre DVD. Certains sont enrichis de commentaires audio non sous-titrés, et deux bénéficient même d’une version longue. Le cinquième DVD est entièrement consacré aux suppléments. Durant 1 h 25, créateurs et acteurs reviennent sur les intrigues de chaque épisode de la saison et l’évolution des personnages. Ce document est lui-même étayé d’un making of d’1 h 14. On ne négligera pas la featurette sur les rapports entre la série et la BD, toujours à la base de l’inspiration du show (certaines scènes étant identiques), ni l’inattendu reportage sur l’University of California Irvine (UCI) qui a mis en place un cours en ligne sur les thèmes scientifiques et de santé publique abordés dans la série. Des focus sur des personnages clés de la saison, sur l’extraordinaire travail de Greg Nicotero et son équipe sur les zombies, souvent inspirés de classiques de l’horreur ; l’évolution de Rick et huit scènes inédites complètent le programme, plutôt costaud, cette très belle édition.

Image ***
Format : 1.78
L’image qui semble cultiver un aspect « cradingue » possède toujours ce grain accentué particulier très reconnaissable de la série qui fait enrager les puristes de la haute définition. On aurait malgré tout aimé moins de fourmillements.

Son ****
DTS-HD Master Audio 5.1 en anglais et français
Sous-titres français non imposés
Avec ses effets surround très efficaces, cette piste non-compressée est totalement à la hauteur de la série (sursauts garantis).

 

 

Replicas (In Their Skin)

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Jeremy Power Regimbal
2012
Direct To Vidéo en DVD chez Wild Side Video depuis le 4 septembre 2014

Mary (Selma Blair) et Mark Hugues (Josh Close), très éprouvés par la mort accidentelle de leur fillette de six ans, sont venus se reposer dans leur maison de campagne, au beau milieu de nulle part, avec leur fils de huit ans, Brendon. Loin du tumulte de la ville, ce couple aisé, qui a désormais des difficultés à communiquer, pense pouvoir se reconstruire. Mais dès le lendemain de leur arrivée, ils sont réveillés aux aurores par un couple de voisins (James D’Arcy et Rachel Miner) et leur fils, venus leur apporter du bois. D’un abord excessivement aimable, ces visiteurs vont se révéler de plus en plus intrusifs…

On pense bien évidemment à Funny Games, et s’il n’en a pas la puissance dévastatrice, ce thriller psychologique parvient néanmoins à installer un climat inquiétant et viscéralement dérangeant, notamment durant la première partie, véritablement excellente. Premier long-métrage réalisé en 2012 par le Canadien Jeremy Power Regimbal, et écrit par Justin Tyler Close et son frère Josh (Mark dans le film), Replicas se distingue par la qualité de jeu de ses acteurs, dont une Selma Blair particulièrement juste en mère ravagée par le chagrin, qui s’efforce de ne pas sombrer. James D’Arcy, qui campait déjà un professeur en criminologie légèrement perturbé dans la série Those Who Kill, fait froid dans le dos dans ce rôle de psychopathe, tout comme Rachel Miner excelle dans le registre de la femme-enfant, folle à lier. Dommage que la fin, un peu précipitée et convenue, ne soit pas à la hauteur des espérances. Mais rien que pour son atmosphère malsaine et ses acteurs investis, cette série B qui évoque à sa manière le naufrage du rêve américain, mérite le coup d’œil.
(1 h 32)

BANDE-ANNONCE

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REPLICAS

Test DVD :

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Interactivité **
On peut entendre les impressions des créateurs et des acteurs sur le vif du tournage dans un reportage de 15 minutes. On y découvre que le film a été tourné en seize jours. La bande-annonce est incluse.

Image ***
Format : 2.40
On se félicite de cette image bien définie, contrastée, aux tonalités sombres et hivernales.

Son ***
DTS 5.1 et DD 2.0 en anglais
DD 5.1 en français
Sous-titres français imposés
La piste DTS.5.1 de la version originale soutient efficacement les effets sonores et les montées de tension. Le DD 5.1 français est juste un peu en dessous.

 

The Colony

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Jeff Renfroe
2013
Direct To Vidéo en DVD/ Blu-ray chez Wild Side Video depuis le 6 août 2014

En 2045, la planète n’est plus qu’une vaste étendue de glace. Les survivants les plus chanceux se sont organisés en colonies, sous terre. La colonie de rescapés dirigée par Briggs (Laurence Fishburne) s’en sort plutôt bien grâce à des stocks de graines et de plantations souterraines, mais doit faire face à une épidémie de grippe. Alors que Briggs s’inquiète du comportement de son second (Bill Paxton), qui a la gâchette un peu trop facile, un signal de détresse provenant de la colonie la plus proche l’oblige à partir en expédition de secours avec deux jeunes volontaires. Ils vont être confrontés à l’horreur absolue…

Comme en témoignent Alien, The Thing, Planète hurlante, Pitch Black ou encore Ghosts Of Mars, la science-fiction et l’horreur ont souvent fait bon ménage. Inédit en France, The Colony s’inscrit clairement dans la veine de The Thing, même s’il lui manque le génie de John Carpenter. A la tête d’un budget minime, et à grand renfort d’images de synthèse, le réalisateur de télévision Jeff Renfroe est parvenu à créer une ère glaciaire très convaincante et de toute beauté. Acteurs chevronnés, Laurence Fishburne et Bill Paxton y sont pour beaucoup dans le réalisme de ce thriller post-apocalyptique certes classique, mais qui tient en haleine jusqu’au bout. De l’action non-stop, un héros plutôt beau gosse (Kevin Zegers), des méchants réussis et de jolis morceaux de bravoure, dont une incroyable séquence de bataille sur un pont délabré, rendent cette série B extrêmement sympathique.
(1 h 31)

BANDE-ANNONCE

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Test Blu-ray :

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Interactivité **
L’édition propose un making of d’environ 10 minutes qui emmène au cœur du tournage (une ancienne base NORAD) et permet de découvrir les secrets des scènes d’action et des effets spéciaux. La bande-annonce et un DTS Sound Check figurent également au menu.

Image ****
Format : 2.35
Une merveille de précision qui rend hommage au travail du chef opérateur canadien Pierre Gill (Upside Down), auteur de cette magnifique photo bleutée.

Son ****
DTS HD Master Audio 5.1 en anglais et français
Sous-titres français imposés
Superbe piste non compressée très immersive, soutenue par un caisson de basses qui fait trembler les murs.

 

Dracula — Saison 1

Dracula - Season 1

Série américaine créée par Cole Haddon en 2013
En DVD et Blu-ray chez Universal depuis le 1er octobre 2014

En Roumanie, en 1881, Dracula (Jonathan Rhys Meyers) sort de sa tombe avec l’aide du professeur Abraham Van Helsing (Thomas Kretschmann). Quinze ans plus tard, sous le nom d’Alexander Grayson, c’est en tant que milliardaire américain qu’il s’installe à Londres et crée la sensation en démontrant qu’une toute nouvelle découverte, issue du géomagnétisme, pourrait révolutionner l’industrie énergétique et porter un coup fatal à celle du pétrole. En fait Dracula et Van Helsing se sont alliés pour abattre une secte occulte, l’Ordre du Dragon, responsable de la mort de leur famille, et qui règne sur les affaires, la politique et le pétrole. Mais Dracula n’avait pas prévu de rencontrer Mina (Jessica De Gouw), jeune étudiante en médecine, qui semble être la réincarnation de sa défunte épouse adorée…

Après avoir incarné une émanation de David Bowie, Elvis Presley et Henry VIII, Jonathan Rhys Meyers se devait d’endosser le costume de Dracula. Sa démarche de félin, ses yeux fous et son sourire carnassier semblaient tout indiqués pour interpréter le célèbre vampire. Et force est de constater que l’acteur irlandais s’en donne à cœur joie. Mais son Dracula, tout en œillades et sourires enjôleurs, apparaît plus séduisant que véritablement inquiétant. Le créateur du show, Cole Haddon, souhaitait faire un nouveau Dr Jekyll et Mr Hyde. Les producteurs Tony Krantz (24H Chrono) et Nigel Marchant (Downtown Abbey) l’ont convaincu de se s’attaquer plutôt au roman de Bram Stoker. Haddon s’est employé à revisiter le célèbre ouvrage en redistribuant les cartes. Ainsi Van Helsing, le fameux chasseur de vampires, s’est allié avec son ennemi. Mais ce n’est pas la moindre des incongruités de cette grosse production, qui a misé sur l’esthétique et le glamour de l’époque victorienne (on dénote même un joli aspect steampunk), sans innover vraiment. Visiblement plus intéressés par les atermoiements amoureux des personnages et leurs jeux de séduction (les scénaristes ont confié s’être inspirés des Liaisons dangereuses), les créateurs en ont oublié ce qui faisait l’essence du personnage. On est ici dans le kitsch absolu, et ce Dracula, charmant et désuet, qui a tendance à se disperser quelque peu, suscite davantage de compassion que de crainte. Même les créatures de Vampire Diaries sont plus féroces. Faute d’audience sur NBC où elle a été diffusée en octobre 2013, Dracula n’a pas été reconduite pour une deuxième saison (récemment, Jonathan Rhys Meyers aurait cependant fait des déclarations contraires). Elle est aujourd’hui inédite en France.
Avec Victoria Smurfit, Olivier Jackson-Cohen, Nonso Anozie, Katie McGrath

BANDE-ANNONCE

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Dracula - Season 1

Test DVD :

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Interactivité **
Le coffret propose les dix épisodes (42 minutes) de la saison sur trois DVD agrémentés de scènes inédites et d’un bouquet de suppléments. Deux reportages de 12 minutes environ, ponctués d’interventions des créateurs, se consacrent à la genèse de la série et à son tournage. Une série animée de 10 minutes retrace le parcours du célèbre vampire. Enfin, on peut accéder aux séquences égarées de Van Helsing, des petites vidéos bien étranges.

Image ***
Format : 2.35
Le soin apporté à l’esthétique de la série (décors, costumes…) se ressent dans cette image riche et chaleureuse, plutôt bien définie.

Son ***
DD 5.1 en anglais et français
Sous-titres français non imposés
Un bon DD 5.1, efficace et enveloppant.

A ne pas manquer également, la saison 3 de la série American Horror Story, qui vient de paraître en DVD chez 20th Century Fox.