MES 10 MEILLEURS ALBUMS DE NOËL

Ma liste des meilleurs films de Noël n’ayant pas changé (voir ici), je me suis penchée sur la musique. Et s’il est inconcevable de ne pas écouter des chansons de Noël en décembre, en faisant les cookies ou en sirotant son verre à l’happy hour, voici le top 10 de mes albums préférés, hors compilation. CD ou vinyle, c’est selon.

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10 Elvis et Frank 

Pas question de se passer d’Elvis Presley ni de Frank Sinatra. Les rééditions de leurs albums de Noël pullulent. En voici deux, mais il n’y a que l’embarras du choix.

 

9 The Brian Setzer Orchestra Boogie Woogie Christmas (2002)

L’ex-rebelle des Stray Cats s’est entouré d’un big band classieux pour revisiter ces standards façon rockabilly ou jazz. Les arrangements font swinguer le tout. Ça déménage !

 

8 Kenny Chesney All I Want For Christmas Is A Real Good Tan (2003)

L’idole de la country music y revendique des influences du Tennessee, mais aussi des Caraïbes où il passe Noël depuis quelques années. On y trouve un très joli duo avec Willie Nelson, Pretty Paper. Que du bonheur !

 

7 Hilary Duff Santa Claus Lane (2002)

(Sur le label Disney Records) Le plus juvénile certes, mais les reprises sont d’une efficacité redoutable. L’un des producteurs, Matthew Gerrard, a signé plusieurs des chansons de High School Musical, Hanna Montana etc. La version de Last Christmas est imparable. Un véritable antidépresseur.

 

6 Billy Idol Happy Holidays (2006)

Passé de punk au roi de la coolitude, Billy Idol était né pour chanter Frosty The Snowman, façon crooner déjanté, évidemment…

 

5 Gwen Stefani You Make It Feel Like Christmas (2017).

Le mariage du peps et du glamour. Indubitablement l’album de Noël le plus sexy, comme en témoigne la reprise de Santa Baby à affoler le loup de Tex Avery.

 

4 Rod Stewart Merry Christmas Baby (2012)

Produit et arrangé par David Foster. La voix éraillée de Rod fait merveille et son duo avec Michael Bublé sur Winter Wonderland swingue comme jamais.

 

3 Phil Spector A Christmas Gift For You (1963)

Produit par le maçon du son, l’album réunit Darlene Love, les Ronettes, les Crystals, Bob B. Soxx And The Blue Jeans. Classic pop. Inoxydable.

 

2 Aimee Mann One More Drifter In The Snow (2006)

Produit par Paul Bryan.Le plus mélancolique, sensible et délicat. Introduit par une intouchable de Jimmy Webb, Whatever Happened To Christmas, qui donne des frissons. Sublime comme un jour de neige.

 

1 – Carole King A Christmas Carole (2011)

Produit par Louise Goffin. S’il devait n’en rester qu’un, ce serait celui-là. Sa version de Favourite Things est à tomber, comme celle de Christmas Paradise. Les arrangements à la Burt Bacharach sont fabuleux, bref un chef-d’œuvre ! 

 

ANNA, la mini-série

Visionner une série tient parfois de l’épreuve. Après la sadique Squid Game, venue de Corée du Sud, l’italienne Anna, vision post-apocalyptique et hypnotique d’un monde décimé par un virus meurtrier, ne fait pas non plus dans la dentelle. On aurait cependant tort de la bouder, car ce conte initiatique est aussi magnifique que cruel.

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« Quand je serai morte, je serai trop lourde pour être transportée dehors. Anna, ouvre les fenêtres, prends tout ce dont tu auras besoin et ferme à clé. Si ça sent trop mauvais, va dormir dans la voiture. Tu devras attendre cent jours… Ça te semblera long, mais tu verras, le temps passera vite… »

 

ANNA

Niccolò Ammaniti
2021
Disponible sur Arte.fr, disponible en DVD chez Arte depuis le 2 novembre

Il aura fallu quelques semaines pour que le monde bascule dans l’horreur. Un virus contagieux, très vite surnommé « la Rouge » à cause de la couleur des plaques qu’il provoque sur la peau, s’est abattu sur la population adulte. Seuls les enfants n’ayant pas passé l’âge de la puberté sont épargnés, mais ils ne sont qu’en sursis. La jeune Anna et son petit frère se sont réfugiés avec leur mère (Elena Lietti) dans la maison familiale, dans la campagne sicilienne. Mais cette dernière ne tarde pas elle aussi à manifester des symptômes. Avant de mourir, elle s’emploie à écrire un manuel de survie à l’intention de sa progéniture…

En ouverture du générique, un message avertit les spectateurs : « L’épidémie de Covid-19 a éclaté six mois après le début du tournage. ». Les similitudes avec la récente actualité sont en effet troublantes, notamment dans la manière dont est traitée l’arrivée de la pandémie : « C’est une grippette, qui frappe les vieux, pas les gamins… » Mais pour le créateur, cette entrée en matière n’est qu’un prétexte. « Je voulais imaginer comment fonctionnerait un monde sans adultes » a déclaré Niccolò Ammaniti qui adapte ici son roman homonyme paru en 2015. Devant ce conte horrifique en six épisodes, impossible de ne pas penser au célèbre Sa majesté des mouches, de William Golding. Les adultes ayant disparu, les enfants sont livrés à eux-mêmes dans un monde qui n’est plus qu’un chaos, sans repères, soumis à la loi du plus fort. La culture et la mémoire n’étant plus, les instincts primaires et l’absence d’empathie poussent les gamins à agir de manière cruelle. Pas Anna cependant qui, grâce à l’enseignement de sa mère, continue, inlassablement, à garder espoir et à chercher une issue, tout en protégeant son petit frère. Sauvage, morbide parfois et jamais mièvre, la mini-série est littéralement illuminée par son héroïne, préadolescente tenace, courageuse, intelligente et sensible (formidable Giulia Dragotto). Tel Ulysse, elle devra affronter moult périls, survivre à des épreuves et triompher d’adversaires animés par des pulsions sadiques. Entre noirceur, baroque et merveilleux, admirablement interprétée, Anna impressionne à tous les niveaux et notamment par ses images, incroyablement fascinantes. Déjà responsable, en 2018, de l’excellente série Il Miracolo, Niccolò Ammaniti accomplit ici un nouveau tour de force. À voir absolument !
Six épisodes de 50 minutes environ. Et avec Alessandro Pecorella, Clara Tramontano, Giovanni Mavilla, Roberta Mattei, Miriam Dalmazio…

 

OCTOBRE la mini-série


« Bonhomme en marrons, viens, entre donc… »

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OCTOBRE (The Chestnut Man)

Mini-série danoise en six épisodes créée en 2021 par Dorte Warnøe Høgh, David Sandreuter, Mikkel Serup et Søren Sveistrup
Diffusée sur Netflix depuis le 29 septembre

Dans un jardin public de Copenhague, on découvre le cadavre d’une mère de famille atrocement assassinée et mutilée. Sur la scène de crime, a été disposé un petit bonhomme en marrons sur lequel la police scientifique découvre l’empreinte de la fille de la ministre des affaires sociales, enlevée un an auparavant et présumée morte. Quelques jours après, une autre femme subit le même sort. À ses côtés, une figurine identique…

Le Danemark, ses forêts, ses couleurs automnales, ses traditions folkloriques et sa comptine populaire donnent le ton, particulièrement macabre et angoissant, à ce thriller fort bien ficelé. Parmi ses créateurs, on trouve Søren Sveistrup, auteur de la fameuse série The Killing, qui a ici adapté son propre roman (paru chez Albin Michel en 2019). Truffé de chausse-trappes et d’énigmes, Octobre est servie par d’excellents comédiens, dont Mikkel Boe Føksgaard, remarquable dans Royal Affair aux côtés de Mads Mikkelsen, et qui campe ici un agent d’Interpol ténébreux et attachant. À ses côtés, Danica Curcic fait une inspectrice très convaincante, rongée par son boulot de flic qui l’empêche d’être une mère pour sa fille. La complexité des personnages, tous parfaitement exploités, confère une vraie densité à ces épisodes tendus, réalistes, au suspense haletant. Octobre se distingue également par sa mise en scène astucieuse et sa photographie, très léchée. Sur fond de tragédie sociale, cette plongée dans la noirceur et l’horreur laisse malgré tout filtrer une belle humanité, celle que véhiculent ses deux héros fracassés, justiciers quoi qu’il en coûte.
Et avec David Dencik, Iben Dorner, Esben Dalgaard Andersen, Lars Ranthe, Anders Hove…