ETTORE SCOLA : HOMMAGE

Il était le dernier représentant de l’âge d’or du cinéma italien. Ces fameuses années 60 et 70, quand les réalisateurs transalpins rivalisaient d’audace et d’excellence, et jouissaient d’une formidable liberté de ton. La liste de leurs noms donne le vertige : Fellini, Antonioni, De Sica, Risi, Bolognini, Visconti, Zurlini, Petri, Comencini… L’Italie était alors un véritable « laboratoire social » et la comédie « à l’italienne » son meilleur ambassadeur. Réalisateur engagé à gauche, Ettore Scola, décédé le 19 janvier dernier à Rome, à l’âge de 84 ans, laisse derrière lui une quarantaine de films nourris de ses préoccupations politiques et sociales, empreints d’un profond humanisme. Cinéaste de la comédie humaine, passé maître dans l’art de marier le grotesque et la beauté, le cynisme et l’émotion, le réalisateur, qui se définissait comme un « pessimiste gai », a d’abord été un scénariste inspiré (il a notamment signé le scénario du génial Le fanfaron, de Dino Risi) avant de passer derrière la caméra, sous l’impulsion de son ami Vittorio Gassman. On lui doit, entre autres, Drame de la jalousie, Les nouveaux monstres, La terrasse, La nuit de Varennes, Passion d’amour, Le bal, mais aussi et surtout ces trois chefs-d’œuvre absolus : Nous nous sommes tant aimés!, Affreux, sales et méchants et Une journée particulière, qui quarante ans après, n’ont rien perdu de leur pertinence.

Ettore

 

Nous nous sommes tant aimés! (C’eravamo tanto amati)

Nous

Ettore Scola
1974

Engagés dans la résistance, le bourgeois Gianni (Vittorio Gassman), l’intellectuel Nicola (Stefano Satta Flores) et le prolétaire Antonio (Nino Manfredi) rêvent d’un monde nouveau. A la libération, les trois amis se séparent. Mais, bien que différents, leurs chemins vont pourtant les amener à aimer la même femme (Stefania Sandrelli) et à perdre peu à peu toutes leurs illusions…

Chef-d’œuvre d’Ettore Scola paru en 1974, Nous nous sommes tant aimés est un chassé-croisé de l’histoire personnelle de trois hommes avec l’histoire de l’Italie (de 1944 à 1974) et celle du cinéma. Cette œuvre magnifique, émouvante et drôle, évoque avec une justesse confondante les illusions perdues de la génération de l’après-guerre, qui en s’enlisant dans le mirage du bien-être économique, a fini par trahir ses idéaux. « On voulait changer le monde, mais c’est le monde qui nous a changés. » Magistralement interprété, le film rend également un hommage vibrant au cinéma italien, et notamment à Vittorio De Sica auquel l’œuvre est dédiée, ainsi qu’à Federico Fellini. Le film a obtenu le César du Meilleur film étranger en 1977.
Rédigé pour Fnac.com en 2004

Sommes
aimés

 

Affreux, sales et méchants (Brutti, sporchi et cattivi)

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Ettore Scola
1976
Prix de la mise en scène au Festival de Cannes

Dans un bidonville de la banlieue de Rome, les quinze membres de la famille Mazatella vivent dans la même petite baraque vétuste, au crochet du patriarche Giacinto (Nino Manfredi). Ce dernier, misanthrope et méchant, ne supporte plus ces parasites qui n’aspirent qu’à lui dérober son magot d’un million de lires, que lui a valu un accident de travail…

A l’origine, Ettore Scola souhaitait tourner un documentaire sur les bidonvilles de Rome, en complément du travail réalisé par Pier Paolo Pasolini dix ans auparavant dans Accatone, film dans lequel le cinéaste évoquait le génocide d’une population d’immigrés du sud de l’Italie, attirée par la société de consommation des grandes villes. Si Pasolini (qui devait faire la préface d’Affreux, sales et méchants, mais fut assassiné avant d’avoir pu la réaliser) s’était intéressé à la mort d’une culture, Ettore Scola s’attache ici aux conditions de vie de ces pauvres hères qui croupissent dans des bidonvilles, subsistant grâce au vol et à la prostitution. Le cinéaste a filmé ces marginaux véritablement affreux, sales et méchants avec un réalisme et une pertinence tels que cette œuvre de fiction drôle et grinçante est apparue en 1976 extrêmement dérangeante. Elle l’est encore…
Rédigé pour Fnac.com en 2004

Sales

 

Une journée particulière (Una Giornata particolare)

Journée

Ettore Scola
1977

Le 8 mai 1938, la population de Rome, en liesse, est dans la rue pour assister au défilé et à la cérémonie de la rencontre historique entre Hitler et Mussolini. Mais dans un immeuble d’un quartier populaire déserté par ses occupants, Antonietta (Sophia Loren), épouse d’un fonctionnaire fasciste et mère de six enfants consacrés au Duce, et Gabriele (Marcello Mastroianni), intellectuel homosexuel récemment licencié et menacé de déportation, vont se rapprocher…

Même si, en 1977, la Palme d’or à Cannes lui a échappé (au profit de Padre Padrone, des frères Taviani), Une journée particulière est un incontestable chef-d’œuvre et probablement l’un des plus beaux films de l’histoire du cinéma. Ettore Scola avait six ans et demi lors de cet événement de 1938 auquel il a participé et qui a marqué sa mémoire, et qui sert de toile de fond à cette rencontre de deux solitudes, de deux victimes d’un régime autoritaire et liberticide. Le film marque aussi la huitième rencontre à l’écran de deux monstres sacrés et complices de longue date. Sans fards et les yeux cernés, Sophia Loren, loin de son glamour habituel, y est étonnante et trouve ici l’un de ses plus rôles face à un Marcello Mastroianni (le rôle lui a valu une nomination à l’Oscar), lui aussi à contre-emploi et au sommet de son art. La confrontation de ces deux êtres que tout sépare en apparence, mais inexorablement attirés l’un vers l’autre, permet au cinéaste de disséquer l’idéologie fasciste dans toute son aberration, ce qui engendre souvent chez Gabriele, journaliste homosexuel intelligent et amer, des pointes d’humour et d’ironie inattendues. « Ce n’est pas le locataire du 6ème étage qui est anti-fasciste, c’est plutôt le fascisme qui est anti-locataire du 6ème étage ». Accompagné par la retransmission des festivités et des hymnes militaires qui émanent de la radio du concierge dans la cour, ce huis clos à la fois solaire et désespéré, filmé avec une infinie sensibilité, est transcendé par la photo, magnifique, de Pasqualino De Santis, chef opérateur, entre autres, de Mort à Venise.

Sophia

 

LES HUIT SALOPARDS (THE HATEFUL EIGHT)

« Pseudo-western », « creux », « bavard », « plombant », « qui tourne à vide », « ennuyeux »… Le nouveau cru de Quentin Tarantino a suscité une rafale de blâmes de la part des critiques (avec la même virulence déployée pour encenser récemment ce navet improbable, l’adaptation affligeante par Joann Sfar de La dame dans l’auto avec un fusil qui a dû faire se retourner Sébastien Japrisot dans sa tombe). Bien évidemment, ils sont à côté de la plaque : Les huit salopards est un petit bijou, une œuvre majeure, ultra-stylisée, certes, mais parfaitement ciselée par un cinéaste cinéphile et intelligent, qui n’en finit plus d’explorer ses obsessions et fantasmes. Et lorsqu’on aime le cinéma, le spectacle est tout simplement jouissif.

 

Kurt Russ

« Now Daisy, I want us to work out a signal system of communication. When I elbow you real hard in the face, that means : « Shut up ! »

  

Les huit salopards (The Hateful Eight)

Neige

Quentin Tarantino
2015 (sur les écrans français depuis le 6 janvier 2016)

Au cœur des montagnes enneigées du Wyoming, peu après la guerre de Sécession, une diligence mène John Ruth (Kurt Russell), chasseur de primes notoire, et sa prisonnière Daisy Domergue (Jennifer Jason Leigh) à Red Rock, où il compte bien la faire pendre. Alors que la tempête menace, ils croisent sur leur route le Major Marquis Warren (Samuel L. Jackson), un ex-soldat de l’Union devenu chasseur de primes, puis Chris Mannix (Walton Goggins), ex-renégat et nouveau shérif de Red Rock. Malgré sa méfiance, John accepte de les laisser monter à bord. Le blizzard les oblige à faire halte au relais de poste de Minnie. Mais en arrivant sur place, les trois hommes constatent que d’autres voyageurs les ont précédés…

Trois ans après le sensationnel Django Unchained, Quentin Tarantino explore à nouveau les rancœurs de l’Amérique raciste via le prisme fabuleux du western. La guerre de Sécession s’est achevée, mais les deux camps n’ont pas fini de régler leurs comptes. « When niggers are scared, that’s when white folks are safe. » dit Chris Manning. Introduit par un long plan sur le paysage enneigé dominé par un Christ en croix, magnifié par le format Ultra Panavision 70 mm à l’ancienne et la musique d’outre-tombe d’Ennio Morricone, Les huit salopards revêt l’allure d’un opéra en six actes. Il en a même le livret. Il dure deux heures et quarante-huit minutes. Autant dire que le cinéaste a pris son temps et peaufiné les préliminaires pour installer le climax et asséner le coup de grâce. « Let’s slow it down, let’s slow it way… down. » dira le Major Warren pour ralentir la cadence quand les choses s’emballeront. Un Tarantino, ça se mérite et ça se déguste. Chaque réplique est appuyée. Rien n’est laissé au hasard. A chaque entrée en scène d’un personnage, le danger guette. Toutes ces figures douteuses (de truands, vétérans, psychopathes et péquenauds mêlés), campées par une brochette d’acteurs aux petits oignons, y vont de leurs discours, anecdotes truculentes et aphorismes, sans que l’on puisse jamais distinguer la vérité du mensonge. L’imminence d’un dérapage rend la tension palpable. Ce petit monde s’observe, se jauge. Qui déclenchera les hostilités ? Comme dans Reservoir Dogs (auquel Tim Roth et Michael Madsen renvoient immanquablement), c’est à un jeu de masques que se livrent les protagonistes du film, la parole aussi affûtée que la gâchette. On a beaucoup parlé de l’empreinte de The Thing, de John Carpenter, lui aussi film d’horreur en huis clos, mais s’il est une autre influence évidente, c’est bien l’épatante série Justified, d’après feu Elmore Leonard (on sait que Tarantino a pour projet d’adapter Forty Lashes Less One, du maître du polar américain déjà à l’origine de Jackie Brown), et cela n’aura échappé à aucun fan de la saga. L’excellent Walton Goggins, nouveau venu dans la famille tarantinienne, en est justement l’un des héros. Dans Justified aussi, renégats et flics ont de la tchatche, un accent à couper au couteau, et les dames du répondant. Car l’unique femme ici ne fait pas dans la dentelle, excepté lorsqu’elle prend la guitare dans cette séquence surréaliste, pour entonner « Jim Jones At Botany Bay », chanson traditionnelle australienne, moment de poésie inattendu avant la chute inexorable et le bain de sang. La photo magnifique signée du fidèle Robert Richardson, qui renvoie à l’imagerie du « western sous la neige », un genre en soi, (Le grand silence et La chevauchée des bannis en tête), achève de rendre ce film de vengeance tendu, grand-guignolesque et violent, totalement éblouissant.
Et avec Demian Bichir, James Parks, Zoë Bell, Lee Horsley, Dana Gourrier, Channing Tatum…

BANDE-ANNONCE

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GOLDEN GLOBES 2016

Le choc suscité par la disparition de David Bowie a éclipsé lundi les retombées de la 73ème cérémonie des Golden Globes qui s’est déroulée dimanche soir à Los Angeles, et qui est apparue en comparaison cruellement anecdotique. Même si le cœur et l’enthousiasme n’y sont pas tout à fait, retour sur le palmarès de l’antichambre des Oscars, avec son lot d’imprévus, de déceptions et de bonnes surprises.

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« Si vous gagnez ce soir, souvenez-vous que ça n’importe à personne plus qu’à vous. Ne pleurez-pas, c’est gênant. Ce prix est – ne le prenez pas mal – sans valeur. C’est un petit bout de métal qu’un vieux journaliste sénile voulait vous offrir en personne pour vous rencontrer et faire un selfie avec vous. C’est tout. Moi même, j’en ai trois ! Un qui me sert à caler une porte. Un qui me sert à assommer les cambrioleurs. Et un que je garde près de mon lit pour… on s’en fout, c’est le mien. »

Rick

 

Après Tina Fey et Amy Poehler les trois années précédentes, c’était donc au tour de Ricky Gervais, pour la quatrième fois, de présenter la cérémonie des Golden Globes. Dimanche soir, au Beverly Hilton Hotel à Los Angeles, l’acteur et humoriste britannique, qui fut impérial dans The Office et un ami de David Bowie dans la vie, s’est collé à l’exercice avec la verve qu’on lui connaît. Demi de bière à la main, il a lancé des piques bien acérées, parfois incroyablement grivoises, et suscité bien des rires jaunes. Mais comme il le dit si bien : « It’s funny cause it’s true. »

Morceaux choisis

« Je vais faire ce monologue, et après j’irai me planquer. OK ? Même Sean Penn ne pourra pas me trouver… »

« Je vais être sympa ce soir. J’ai changé. Pas autant que Bruce Jenner. Evidemment. »

 « Un article à Hollywood disait que si je présentais la cérémonie, certaines stars ne viendraient pas, de peur que je me moque d’elles. Comme si les stars manqueraient une occasion de gagner un Golden Globe ! Surtout si leur studio a déjà payé pour. »

« Jennifer Lawrence a fait la une en demandant l’égalité des salaires pour les femmes à Hollywood. Elle a reçu énormément de soutien. Partout dans le monde, on a marché dans les rues. Des infirmiers et des ouvriers criaient : “Comment une femme de vingt-cinq ans peut-elle vivre avec seulement 52 millions de dollars ?” »

« La presse étrangère à Hollywood a classé Seul sur Mars dans les comédies. Il faut reconnaître que Seul sur Mars était bien plus drôle que Pixels (comédie de Chris Columbus avec Adam Sandler, NdA). En même temps, La liste de Schindler l’était aussi. »

 et de présenter Eva Longoria et America Ferrera : « Nous accueillons deux personnes magnifiques, certes, mais que notre futur président, Donald Trump, a grand hâte d’expulser. »

Les Golden Globes récompensent depuis 1943 les meilleurs films et séries de l’année écoulée aux Etats-Unis (certains d’entre eux sont encore inédits en France). Les prix sont décernés par la Hollywood Foreign Press Association (Association hollywoodienne de la presse étrangère), et distinguent séparément drames et comédies, ce qui a pour effet de multiplier par deux le nombre de nommés et de récompenses.

Les lauréats sont…

 Cinéma

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Il semblerait donc que Leonardo DiCaprio soit bien parti pour remporter son premier Oscar cette année. Ovationné par toute la salle, le comédien a raflé le Golden Globe du Meilleur acteur dans un film dramatique, The Revenant. Le film, remake du Convoi sauvage de Richard C. Sarafian, a lui aussi été couronné, ainsi que son réalisateur Alejandro Iñárritu (il sort le 24 février en France).

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« C’est un prix que je tiens à partager avec le peuple des premières nations représentées dans le film, et les communautés indigènes du monde entier. Le moment est venu de reconnaître votre histoire et de protéger vos terres des volontés économiques de certains entrepreneurs qui veulent les exploiter. Il est temps que nous entendions votre voix et que nous préservions cette planète pour les générations à venir. » Leonardo DiCaprio

Le trophée de la Meilleure actrice est allé à Brie Larson pour sa performance dans Room de Lenny Abrahamson, que l’on découvrira sur les écrans français en mars prochain.

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Incongruité de la soirée, que Ricky Gervais n’a pas manqué de souligner à plusieurs reprises, Seul sur Mars de Ridley Scott, concourait dans la catégorie Comédie ou Comédie musicale, ce qui est loin d’être franchement adéquat. « Comédie ? Pas sûr ! » a lâché Ridley Scott venu chercher le Golden Globe de la Meilleure comédie remporté par son film.

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Matt Damon, son excellent interprète principal, a également été couronné Meilleur acteur.

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Toujours au rayon Comédie, la très (trop ?) incontournable Jennifer Lawrence remporte son troisième Golden Globe, ici pour sa prestation dans Joy, de David O’Russell (pendant la conférence de presse, l’actrice a taclé avec pertinence un journaliste trop rivé sur son portable à son goût.)

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Et le Golden Globe du second rôle féminin toutes catégories confondues est allé à Kate Winslet, pour Steve Jobs, de Danny Boyle. Couronnée pour la quatrième fois, l’actrice n’a pas tari d’éloges sur son partenaire Michael Fassbender, et a clamé sa fierté d’avoir pu dire des mots d’Aaron Sorkin, le scénariste du film (et surtout celui des séries A la Maison Blanche et The Newsroom)récompensé lui aussi.

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Sylvester Stallone a créé la surprise et l’émotion en remportant (au nez et à la barbe du surdoué Michael Shannon) le trophée du Meilleur second rôle masculin, pour Creed : l’héritage de Rocky Balboa, du jeune Ryan Coogler. Il y campe l’entraîneur d’un jeune boxeur qui n’est autre que le fils de son ancien rival Apollo Creed. Il a fait chavirer la salle en concluant son discours d’un « Et puis je tiens à remercier Rocky Balboa, mon ami imaginaire et le meilleur de mes amis. »

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En lice pour le Golden Globe du Meilleur film étranger, et représentant la France, la révélation Mustang, de Deniz Gamze Ergüven a été coiffée au poteau par le costaud Le fils de Saul, du Hongrois Lazlo Nemès, tandis que sans surprise, le Golden Globe du Meilleur film d’animation est allé à Vice Versa, de Pete Doctor.

INSIDE OUT

 

Même si on avait une pensée pour Ryuichi Sakamoto, co-compositeur de la musique du Revenant, c’est au maître Ennio Morricone qu’est revenu le Golden Globe de la meilleure musique pour Les huit salopards, ce qui a permis à son réalisateur Quentin Tarantino d’en faire des tonnes en lui rendant hommage. Le Golden Globe de la Meilleure chanson a été attribué à la moyennement emballante « Writing’s On The Wall » de Spectre. L’interprète et compositeur Sam Smith était lui même étonné d’avoir gagné.

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Télévision

Séries dramatiques

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C’est le techno-thriller Mr Robot, la série la plus gonflée du moment, qui ravit à Games Of Thrones et autre Empire le Golden Globe de la Meilleure série dramatique, et l’un de ses interprètes, le vrai revenant Christian Slater, décroche pour l’occasion celui du Meilleur second rôle masculin. Rami Malek, l’interprète principal se fait doubler par Jon Hamm, de Mad Men, pour le Golden Globe du Meilleur acteur, tandis que Taraji Henson de Empire, remporte celui de la Meilleure actrice. On se réjouit aussi de la victoire méritée de Maura Tierney, lauréate du Golden Globe du Meilleur second rôle féminin de l’épatante série The Affair dont la saison 2 décoiffe littéralement.

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Comédies

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Pas de Golden Globe cette année pour la série Transparent, qui a pourtant largement tenu ses promesses en deuxième saison. C’est la sympathique Mozart In the Jungle et son acteur principal Gael García Bernal qui raflent les récompenses. Le prix de la Meilleure actrice revient à Rachel Bloom, pour la série Crazy Ex-Girlfriend.

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Mini-séries et téléfilms

Show

Décidément partout, mais là on s’en réjouit, Oscar Isaac remporte le Golden Globe du Meilleur acteur pour Show Me A Hero tandis que Lady Gaga crée la surprise (et bouscule Leonardo DiCaprio au passage) en raflant celui de la Meilleure actrice pour American Horror Story : Hotel. Le Golden Globe de la Meilleure mini-série est attribué à la fiction historique Wolf Hall, sur l’ascension de Thomas Cromwell à la cour d’Henry VIII. Ses six épisodes seront diffusés à partir du 21 janvier sur Arte.

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Enfin, le Prix Cecil B. DeMille a été attribué cette année à Denzel Washington. Tom Hanks, qui lui remettait le trophée, lui a rendu un hommage vibrant, en le comparant aux légendes du 7ème Art John Wayne ou Marlon Brando. Entouré de sa famille sur scène, l’acteur génial de Training Day et de tant d’autres, ses notes à la main et ému, a livré un discours de remerciements confus avant d’avouer qu’il avait oublié ses lunettes. On lui pardonne. Forcément.

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Les déceptions

Malgré leurs nombreuses nominations, Mad Max : Fury Road de George Miller, Carol de Todd Haynes, The Big Short d’Adam McKay et Spotlight de Tom McCarthy (autour de l’enquête menée par le Boston Globe sur les abus sexuels au sein de l’Eglise catholique) n’ont pas eu les faveurs du jury. On peut regretter aussi l’absence du merveilleux Love & Mercy, de Bill Pohlad qui n’a été salué que par deux nominations (Meilleure chanson, et Meilleur second rôle pour Paul Dano). Les huit salopards, de Quentin Tarantino, qui brille à tous les niveaux (performances des comédiens, dialogues, mise en scène…) n’a été récompensé que pour la musique. Alicia Vikander, l’actrice qui monte et qu’on adore, a fait chou blanc malgré ses deux nominations (pour The Danish Girl et Ex-Machina). Tout ce petit monde se refera-t-il aux Oscars ? Réponse le 28 février.

Et quant à Kirsten Dunst, nominée en tant que Meilleure actrice pour la mini-série Fargo, elle s’est fait doubler par Lady Gaga, mais elle peut se flatter d’avoir porté la robe la plus audacieuse de la soirée.

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