Bridget, Jean, Victoria, trois prénoms, trois histoires contemporaines à découvrir en DVD/Blu-ray.
« Hashtag ‘Let’s do this’ ! »
Bridget Jones Baby (Bridget Jones’s Baby)
Sharon Maguire
2016
En Blu-ray et DVD chez Studiocanal depuis le 6 février 2017
A quarante ans passés, Bridget (Renée Zellweger) est toujours célibataire et tout aussi loufoque. Depuis qu’elle a rompu avec Mark Darcy (Colin Firth), elle tente de se concentrer sur son travail, mais se laisse facilement embarquer par sa copine Miranda (Sarah Solemani) dans des situations rocambolesques. Lors d’un festival de rock, elle tombe sous le charme de Jack (Patrick Dempsey). Mais quelques jours plus tard, elle tombe à nouveau sous celui de Mark Darcy. Du coup, lorsqu’elle découvre qu’elle est enceinte, c’est la panique…
Pour être honnête, je n’avais pas été convaincue par le premier visionnage. J’avais jugé le film bien trop long, bien trop plan-plan, et les acteurs bien trop « tapés » (bien qu’elle soit censée avoir une petite quarantaine, Bridget Jones semble en avoir dix de plus, tant le visage de Renée Zellweger, malmené par la chirurgie esthétique, ressemble à du papier mâché). Et pourtant, en le revoyant quelque temps après, je l’ai trouvé beaucoup plus drôle et sûrement plus attachant. Je me demande même si ce n’est pas ce côté constamment à côté de la plaque qui lui confère son charme. Force est de constater que tout le monde, dans cette histoire, fait et dit n’importe quoi. Renée Zellweger et Colin Firth se tournent en ridicule avec une conviction qui force l’admiration (la scène dans laquelle Mark Darcy porte Bridget enceinte jusqu’au cou à la maternité, en soufflant comme un bœuf, vaut son pesant de cacahuètes). Ce troisième volet, réalisé comme le premier de 2001, par Sharon Maguire, vaut aussi pour quelques scènes réellement désopilantes, dont les interviews télévisées conduites de manière très spéciale par Miranda (formidable Sarah Soleman). Emma Thompson est également étonnante en gynéco sarcastique (elle a participé à l’écriture du scénario avec Dan Mazer et l’écrivain Helen Fielding). Hugh Grant, pas fou, s’en sort avec les honneurs, et on saluera aussi la participation sympathique de Ed Sheeran, véritable Mr Congeniality, décidément partout ces temps-ci.
2h 03 Et avec Gemma Jones, Jim Broadbent, Sally Phillips, Shirley Henderson, James Callis, Joanna Scanlan…
Malgré son caractère promotionnel, le making of de 19 minutes permet d’entendre les impressions de tous les membres de l’équipe. Colin Firth ne cache pas son admiration pour le jeu de Renée Zellweger et on voit à quel point la Britannique Sharon Maguire et son actrice texane sont investies dans la création de ce personnage qui leur tient autant à cœur l’une que l’autre. Un bêtisier, dix-neuf minutes de scènes inédites judicieusement écartées, et une fin alternative (en fait une inclusion de petites scènes plutôt amusantes dans le générique) figurent également au menu de ce programme très adéquat. Le Blu-ray propose une image soignée et lumineuse, au rendu un peu doux et voilé, inhérent au parti pris de la photo signée Andrew Dunn. Les chansons sont mises en exergue par la piste non-compressée dynamique, plus harmonieuse en VO.
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« Il sautait sur tout ce qui bouge en fait !
– Il aimait les femmes, ouais.
– Si ça se trouve, il a fait des mômes un peu partout. J’ai peut-être un bataillon de frères et sœurs. C’est con, en tant que famille nombreuse, je pourrais avoir une réduction dans les transports au moins. »
Le fils de Jean
Philippe Lioret
2016
En Blu-ray et DVD chez Le Pacte depuis le 4 janvier 2017
Mathieu (Pierre Deladonchamps), trente-trois ans et jeune papa, reçoit un coup de téléphone du Canada et apprend que son père, qu’il n’a jamais connu, vient de mourir. Découvrant par la même occasion qu’il a des frères, Mathieu décide de se rendre à Montréal pour les obsèques et rencontrer ainsi sa famille. Il est accueilli un peu froidement à l’aéroport par Pierre (Gabriel Arcand), son oncle, qui lui demande expressément de ne pas dévoiler son identité à ses frères, qui ignorent son existence. Le secret doit être gardé…
Au grand spectacle, Philippe Lioret préfère l’intime. Le réalisateur des formidables Mademoiselle, Je vais bien ne t’en fais pas ou Welcome ne laisse jamais rien au hasard. Chaque regard, chaque échange entre les protagonistes est lourd de sens. Mathieu met les pieds en territoire inconnu, et manifestement, dérange. Son désir de comprendre ses origines, de connaître les siens, n’est pas réciproque. Il y a une raison. Et on s’identifie forcément à ce détective bienveillant, qui tente d’ouvrir les portes closes avec une détermination enfantine. Philippe Lioret avait cette histoire en tête depuis longtemps. La découverte du livre de Jean-Paul Dubois, « Si ce livre pouvait me rapprocher de toi » a fait le reste. Pudique et tout en émotions contenues, Le fils de Jean est un joli film, toutefois un peu trop sage. On aurait aimé vibrer davantage. Cette partition feutrée est néanmoins relevée par la très sympathique (et jolie) actrice québécoise Catherine de Léan, une révélation !
1 h 38 Et avec Marie-Thérèse Fortin, Pierre-Yves Cardinal, Patrick Hivon, Romane Portail…
Le film est suivi d’un entretien instructif de 16 mn avec Philippe Lioret. Le cinéaste revient sur la genèse du film, sa découverte du Québec et ses acteurs, et révèle l’histoire du tableau du film, plutôt étonnante. Côté technique, le DVD affiche une belle définition. L’image est lumineuse et contrastée, tandis que la piste 5.1 est idéalement équilibrée pour ce film intimiste.
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« Mais, vous avez couché avec d’autres magistrats ?
– Oui, mais vous savez, il y a quelques années, j’étais un peu obsédée sexuelle, j’ai couché avec tout mon entourage. J’aimais… cet état presque régressif et auto-érotisant… »
Victoria
Justine Triet
2016
En Blu-ray et DVD chez Le Pacte depuis le 18 janvier 2017
Victoria Spick (Virginie Efira) est avocate et paumée. Trentenaire à la vie sentimentale compliquée, elle élève seule et tant bien que mal ses deux petites filles. A un mariage, elle retrouve son ami de toujours, Vincent (Melvil Poupaud) et tombe sur Sam (Vincent Lacoste), un jeune dealer qu’elle a défendu quelques mois auparavant. Il cherche à la fois du travail et à se remettre dans le droit chemin. Du coup, elle l’engage comme jeune homme au pair. Le lendemain, Vincent appelle Victoria au secours : il est accusé de tentative de meurtre par sa compagne. Seul témoin de la scène, le chien de la victime…
Ainsi donc, voici la comédie que la majeure partie de la critique française a adorée en 2016. Certes, Virginie Efira y est, comme toujours, fabuleuse, mais on peut dire qu’elle réussit son numéro en dépit d’une mise en scène sans relief, d’un rythme mollasson et d’un scénario foutraque. Les personnages sont le plus souvent improbables et parfois pénibles. Tout est excessif et lourdingue dans ce Bridget Jones à la française, cynique et bien moins futé que l’air qu’il se donne, et on ne parvient pas à ressentir une quelconque empathie avec les personnages. Quant au couple romantique Virginie Efira-Vincent Lacoste, il est plus gaguesque qu’autre chose. David Moreau avait davantage réussi son coup en lui opposant Pierre Niney dans 20 ans d’écart, comédie moins prétentieuse, plus plausible et surtout plus drôle.
1 h 37 Et avec Laurent Poitrenaux, Laure Calamy, Sophie Fillières, Claire Burger…
Un making of de 20 minutes emmène sur le vif du tournage. On y entend les intentions de la réalisatrice, les impressions des acteurs… Treize minutes de scènes inédites aux allures de bêtisier complètent le programme. Sans faire d’étincelles, la définition du DVD est tout à fait convenable, à l’instar de la piste 5.1, plutôt harmonieuse.