WISHLIST NOËL 2020 

 

10 CADEAUX CINÉPHILES À OFFRIR, OU MIEUX, SE FAIRE OFFRIR…

 

1 – OLIVER STONE — À LA RECHERCHE DE LA LUMIÈRE (Chasing The Light)
Publié le 7 octobre 2020 aux Éditions de l’Observatoire
(traduit de l’anglais par Diniz Galhos) – 23 €

Fils d’une Française et d’un soldat américain, le réalisateur de Platoon ou Né un 4 juillet porte un regard sans complaisance et espiègle sur son enfance, ses tribulations et les hauts et bas de sa carrière. Je n’en suis qu’au début et c’est déjà passionnant. Critique à venir.

 

2 – RICHARD BURTON — JOURNAL INTIME
Publié le 30 octobre 2020 aux Éditions Séguier
(traduit de l’anglais par Alexis Vincent et Mirabelle Ordinaire) – 24,90 €

Certains n’auront retenu de l’acteur mort prématurément (à l’âge de 58 ans), que son histoire d’amour tumultueuse avec Liz Taylor. Mais le Gallois Richard Burton avait une personnalité complexe, riche, passionnée. Comme en atteste ce journal au vitriol qui couvre la période de 1965 à 1971, il maniait aussi en maître l’ironie. Indispensable.

 

3 – DOWNTON ABBEY — L’intégrale de la saga : la série et le film
Paru le 30 septembre 2020 chez Universal (70 € environ)

Le coffret, disponible en Blu-ray ou DVD, propose la série culte de Julian Fellowes composée de six saisons, soit 52 épisodes diffusés entre 2010 et 2015, et le film de Michael Engler paru en 2019. Un monument, à voir ou à revoir, pour un prix, somme toute, raisonnable.

 

4 –  LE PAYS DE LA VIOLENCE de John Frankenheimer Édition Collector Digibook (DVD+Blu-ray+Livre)
Paru le 5 décembre 2020 chez Sidonis Calysta (27 € environ)

En version originale, ce drame publié en 1970 porte le titre de la célèbre chanson de Johnny Cash I Walk The Line, c’est d’ailleurs Cash qui a signé la musique du film. Le morceau illustre à merveille cette histoire de shérif taciturne et rigide, qui va mettre son mariage et sa réputation en péril pour une jeune ingénue dont il est tombé amoureux. Désavoué par son acteur principal – Gregory Peck – et même par son réalisateur, Le pays de la violence est de ces films maudits et méconnus qui méritent une redécouverte. Il est ici accompagné d’un livre passionnant écrit par Olivier Père, bien connu des cinéphiles, directeur de l’unité Cinéma d’Arte France

 

5 – THE CROWN, LE VRAI DU FAUX — La série culte décryptée
Corentin Lamy, Joffrey Ricome, Pierre Trouvé
Paru le 15 octobre chez Gründ (19,90 €)

La vie d’Élizabeth II et de la famille royale est narrée avec magnificence dans la brillante The Crown, série la plus chère de l’histoire à ce jour. Mais si la saga frappe par son réalisme, son créateur, Peter Morgan, et ses scénaristes ont malgré tout romancé le show et fait plusieurs entorses à la vérité. Ce livre qui porte sur les trois premières saisons, tombe à pic pour démêler tout ça !

 

6 – POLICE FÉDÉRALE LOS ANGELES Coffret Ultra Collector
Blu-ray + DVD + Livre
Carlotta Films (50 €)

Les objets Collector, c’est le fort de Carlotta (voir ma chronique de la récente édition d’Ariane). Pour Noël, la boutique en ligne propose deux coffrets achetés et le 3ème offert. J’ai choisi celui-là car c’est un film que j’aime particulièrement, mais on y trouve des éditions à tous les prix, des affiches, des tote bags, et même un t-shirt en hommage à Ozu, dessiné par Nathan Gelgud. Allez y faire un tour… https://laboutique.carlottafilms.com/pages/offres-speciales-noel-2020

 

7 – LE SOLEIL DES VOYOUS de Jean Delannoy Édition Prestige
Disponible depuis le 4 décembre 2020 chez Coin de Mire (32 € chez Gibert Joseph, Le Furet du Nord, la Fnac et la boutique en ligne : https://coindemirecinema.com )

Chaque année depuis 2017, Coin de Mire travaille à la restauration en HD de titres du patrimoine français publiés entre 1950 et 1980, et permet de revivre le film comme lors de sa sortie au cinéma, avec ses journaux d’actualité, ses bandes-annonces et réclames d’époque. Les éditions Prestige comprennent le Blu-ray, le DVD, un livret de 24 pages, des photos d’exploitation et la reproduction de l’affiche originale en format 215×290. N’en jetez plus !
Éditions Prestige parues chez Coin de Mire à la même date : Le chat, Le jardinier d’Argenteuil, La veuve Couderc, Le mouton à cinq pattes et La chartreuse de Parme.

 

8 – LE CINÉMA DE JEAN-PAUL BELMONDO — 1960-1981
Paru le 11 décembre 2020 chez Decca (environ 20 €)

La bouille de Bébel sur un vinyle, ça ne se refuse pas. L’album propose quatorze thèmes extraits de films qui ont marqué sa carrière. Ils sont signés, entre autres, Martial Solal (À bout de souffle), Georges Delerue (Cartouche, L’homme de Rio, Le cerveau… ), Francis Lai (Un homme qui me plaît), Claude Bolling (Borsalino, Le Magnifique…), François de Roubaix (La Scoumoune), Philippe Sarde (Flic ou voyou) sans oublier il Maestro, Ennio Morricone (Le professionnel).

 

9 – COFFRET WATCHMEN + CHERNOBYL + THE OUTSIDER
DVD ou Blu-ray
Paru chez Warner le 21 octobre 2020 (60/70 € environ)

Trois mini-séries récentes et primées que j’ai adorées, réunies dans le même coffret. Deux sont formidablement fantastiques, la troisième est bluffante de réalisme.

 

10 – FIGURINE BÉBÉ YODA INTERACTIVE
Hasbro (30 € environ)

Si, comme moi, vous êtes fan de la série The Mandalorian (dont la saison 2 st actuellement diffusée sur Disney +), et que vous guettez le moindre geste du craquant Bébé Yoda, c’est le must have de Noël 2020. Cette version-là est très abordable et surtout très ressemblante. La figurine est livrée avec une grenouille que les aficionados reconnaîtront, et en plus… il gazouille !

 

★★ ET JOYEUX NOËL ! ★★

 

SNOWDEN

Après World Trade Center et W. — L’improbable président, Oliver Stone poursuit son exploration de l’Amérique post-11 septembre avec Snowden, qui retrace le parcours du lanceur d’alerte américain par qui le scandale des écoutes est arrivé, devenu ennemi public numéro un aux Etats-Unis. Le cinéaste, fidèle à sa réputation, n’a pas fait dans la nuance. A la question « Edward Snowden est-il un traître ou un héros ? », sa réponse est sans appel.

 

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« Les Américains ne veulent pas la liberté, ils veulent la sécurité.
– Sauf qu’ils ignorent qu’ils ont passé un marché. »

 

Snowden

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Oliver Stone
2016 (Dans les salles françaises depuis le 2 novembre)

Issu d’une famille de militaires, Edward Snowden (Joseph Gordon-Levitt) est dépité quand on lui annonce que sa constitution physique ne lui permet pas de poursuivre une carrière de soldat. Puisque le terrain n’est pas pour lui, le jeune homme patriote et idéaliste rejoint la CIA où il se fait vite remarquer par ses qualités d’informaticien. Affecté aux programmes les plus pointus de la NSA, il ne tarde pas à découvrir qu’au mépris des lois les plus fondamentales, les services de renseignements américains espionnent à grande échelle les gouvernements du monde entier aussi bien que les particuliers. Effaré par l’ampleur et la dangerosité de cette cyber-surveillance, il décide de donner l’alerte, au risque de tout perdre…

« Nous construisons la plus gigantesque arme d’oppression de l’histoire de l’humanité. Malgré tout, ces directeurs s’exemptent d’en rendre compte. » E. Snowden

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En 2015, Citizenfour, de Laura Poitras, recevait l’Oscar du Meilleur documentaire. La cinéaste américaine, contactée deux ans plutôt par Edward Snowden (qui avait choisi pour nom de code « Citizenfour »), y avait filmé dans une chambre d’hôtel à Hong Kong la rencontre de ce dernier avec Glenn Greenwald du Guardian qui allait révéler toute l’affaire. Dans cette page d’histoire en temps réel, entre deux confidences édifiantes de Snowden, on assistait aux répercussions médiatiques du scandale dévoilé. Cette rencontre sert de fil rouge au film d’Oliver Stone, qui en reprend fidèlement certains détails. Le cinéaste de Platoon, Né un 4 juillet, L’enfer du dimanche ou JFK, qui n’a de cesse de pointer sa caméra sur les failles de l’Amérique, devait se pencher sur le parcours de ce jeune homme brillant et timide devenu héros du contre-pouvoir. Fasciné, selon son propre aveu, par le sens moral de ce fauteur de troubles, mais malgré tout très respectueux des faits, Oliver Stone a construit un personnage idéaliste et romantique, un citoyen responsable, auquel le très charismatique Joseph Gordon-Levitt, aussi juste qu’attachant, confère un charme juvénile. Chaussant une fois de plus ses gros sabots pour la bonne cause, Stone est parvenu à faire de ce sujet complexe et peu cinématographique un biopic divertissant, passionnant et efficace, destiné au grand public, affranchi ou non à la culture geek. Le film, doté d’une distribution aussi imposante que judicieuse, immerge avec brio dans l’antre de la pouponnière informatique de la CIA, mais s’attarde aussi sur la vie privée de Snowden, dont le couple est peu à peu gangrené par sa paranoïa grandissante. On peut trouver, par endroits, la démonstration trop caricaturale, mais elle a le mérite d’éveiller les consciences et d’ouvrir les débats, car « l’affaire Snowden » est loin d’être terminée. De son exil en Russie où il a obtenu le droit de résidence jusqu’en 2017, l’épine dans le pied du gouvernement américain continue de se dresser contre Big Brother et de militer pour les libertés individuelles, qui vont de pair avec la largeur du champ de l’exploration intellectuelle. Le lendemain de l’élection présidentielle, il a encore exhorté les Américains à penser par eux-mêmes, expliquant qu’aucun dirigeant ne changerait le système de surveillance de masse.

« Si nous désirons un monde meilleur, nous ne pouvons espérer un Obama, et nous ne pouvons pas être effrayés par un Donald Trump. Nous devons le construire nous-même. »

2h 14 Et avec Shailene Woodley, Melissa Leo, Ben Schneitzer, Zackary Quinto, Rhys Ifans, Nicolas Cage, Tom Wilkinson, Joely Richardson, Timothy Olyphant, Scott Eastwood, Ben Chaplin…

BANDE-ANNONCE
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