SOUTHCLIFFE, THE FALL, PEAKY BLINDERS, LES ENQUÊTES DE MORSE : les petites anglaises ont du génie !

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Les séries anglaises ont du charme, de l’esprit et de l’audace. Les séries anglaises sont imprévisibles, exigeantes et se distinguent de leurs consœurs américaines par un climat exacerbé et une étrangeté qui flirte facilement avec le fantastique. En attendant la troisième saison de l’épatante Mr Selfridge et la deuxième de Broadchurch, retour sur quelques pépites qu’il ne fallait par rater en ce début d’année. (Pas de spoilers dans cette chronique)

Southcliffe

SOUTHCLIFFE 
Tony Grisoni
2013 (Channel 4, parue en DVD aux Editions Montparnasse le 3 février 2015)

Par une matinée brumeuse du 2 novembre 2011, à Southcliffe, petite ville paisible de la banlieue de Londres, le discret Stephen Morton (Sean Harris) prend son fusil et abat sans raison apparente quinze habitants. Le journaliste David Whitehead (Rory Kinnear), qui grandi dans cette bourgade, y est dépêché par sa rédaction pour couvrir l’événement. Mais le retour dans cette ville qu’il a toujours cherché à fuir, va réveiller chez le reporter un passé douloureux…

« Les séries télévisées, disait la professeur et chercheuse Geneviève Jacquinot Delaunay, offrent des ressources pour penser le monde. ». Découverte sur Canal + en septembre 2014 et rediffusée ce mois-ci, cette chronique sombre, âpre et violente d’une petite ville anglaise dévastée par un massacre, prend aux tripes, bouleverse et dérange. D’une manière plutôt adroite et imprévisible, Southcliffe nous met face à la mort, absurde, brutale, et à l’expérience du deuil. Le premier épisode déstabilise totalement. C’est exprès. Mais la narration déstructurée, la distorsion du temps, les silences, les non-dits intriguent plus qu’ils ne découragent. L’avant et après du massacre sont soigneusement entremêlés, comme les destins de ces quelques individus plus ou moins liés à Steven Morton. Tony Grisoni, créateur de cette mini-série, a confié avoir eu peur en l’écrivant. Car il y a quelque chose de pourri dans ce petit bourg sans histoire et sans attrait, où la vie semble morne, où le pub reste la seule attraction. Les rancunes, humiliations et traumatismes ressurgis du passé suffisent-ils à expliquer le geste de Stephen Morton ? En approchant au plus près des personnages, dans leur quotidien et intimité, la série, réaliste et d’une rare puissance émotionnelle, rend palpable leur détresse. Pas de mélodrame, mais une honnêteté qui se répercute aussi dans le jeu des acteurs, très impliqués. Sean Harris (The Borgias, Prometheus) et Rory Kinnear (Black Mirror, Skyfall, Penny Dreadful) sont particulièrement excellents (la performance du premier lui a valu en 2014 le BAFTA du Meilleur acteur). Mise en scène par Sean Durkin, dont le Martha Marcy May Marlene n’était pas passé inaperçu, Southcliffe, ironiquement ponctuée de chansons pop, comprend quatre épisodes de soixante minutes. Attention ! On n’en revient pas indemne.
Et avec Shirley Anderson, Eddie Marsan, Anatol Yusef, Kaya Scodelario, Joe Dempsie…

BANDE-ANNONCE

SOUTHCLIFFE
SOUTHCLIFFE
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Test DVD :

 

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« Don’t You Want Me », de Human League, résonne dans le menu animé, mais côté bonus, rien de rien, hélas !

Image **
Format : 1.77
Un ensemble de bonne facture, en dépit de petits fourmillements, et une image un peu terne. La part belle est faite aux couleurs froides, à la grisaille ambiante et aux paysages brumeux, accentuant l’aspect réaliste de la série.

Son **
DD 2.0 en anglais sous-titré français
DD 2.0 en français
Sous-titres français imposés
Une piste en VO convaincante, qui ne donne pas dans le sensationnel et privilégie le naturel.

SOUTHCLIFFE

 

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The Fall

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Allan Cubitt
2013 (RTÉ One et BBC Two)

La commissaire Stella Gibson (Gillian Anderson) est dépêchée de Londres à Belfast où un tueur en série (Jamie Dornan) donne du fil à retordre à la police locale. Mystérieuse, autoritaire et sexy, elle déstabilise ses collègues masculins peu habitués à se faire diriger par une femme. Sa personnalité interpelle l’assassin lui-même, Paul Spector, un prédateur sexuel qui met en scène ses meurtres d’une manière particulièrement tortueuse alors qu’il se révèle dans la vie un jeune père de famille très dévoué…

La bonne idée de cette série : mettre en parallèle les agissements d’un tueur en série et ceux de la commissaire de police chargée de l’arrêter. Peu à peu, on discerne des similitudes dans les personnalités de ces deux individus plus intelligents que la moyenne, hantés par un passé traumatisant, et marginaux, chacun à leur manière. Stella Gibson a beau avoir dépassé la quarantaine, elle fait tourner les têtes des hommes de son entourage. Après avoir campé la psychanalyste d’Hannibal dans la série éponyme, Gillian « X Files » Anderson redore ici le blason de la cougar. Aussi féminine que féministe, elle affectionne les talons hauts, les jupes en cuir et les chemisiers échancrés. Jamais vulgaire, elle assume sa sexualité libérée avec un flegme un peu méprisant. Mais derrière son assurance, se profile quelque chose de sombre et mystérieux, lié à un passé douloureux. Face à elle, Jamie Dornan, autrement plus sulfureux que dans 50 nuances de Grey, se révèle très intrigant dans la peau de ce tueur de femmes séduisant, manipulateur et complexe. Le jour, Paul Spector excelle en tant qu’assistant social. Il est marié à une femme ordinaire, infirmière de nuit, avec laquelle il a eu deux petites filles qu’il place au-dessus de tout. Le Britannique Allan Cubitt, scénariste et producteur de télévision plutôt doué, s’intéresse à la psychologie de ses personnages, et prend son temps pour les développer. The Fall, dont les titres des épisodes font référence au Paradis perdu, de John Milton, est le jeu du chat et de la souris entre un flic et un assassin qui s’attirent de manière inéluctable, et où chacun prend la main à son tour. On notera la présence impeccable, entre autres, de John Lynch, Archie Panjabi et Colin Morgan (héros de la série Merlin). La première saison de cinq épisodes (de 55 minutes) se contentait de poser le décor, la deuxième (de six épisodes), dont la diffusion vient de s’achever sur 13ème rue, est intense et palpitante. La troisième, en cours de production, promet un dénouement aux petits oignons.
Et avec Bronagh Waugh, Aisling Franciosi, Stuart Graham, Valene Kane…

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Peaky Blinders 

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Steven Knight
2013 (BBC Two)

Au lendemain de la Première Guerre mondiale à Birmingham, ville industrielle située au nord-ouest de Londres, des gangs criminels se livrent une guerre sans merci pour contrôler le marché noir, le commerce de l’alcool et du jeu. Le plus dangereux est celui des Peaky Blinders, dirigée par la famille Shelby, dont la tête pensante, Thomas (Cillian Murphy), héros de guerre dont il est revenu traumatisé, est une figure respectée dans les quartiers pauvres. Mais le gouvernement de Churchill a décidé de faire le ménage. Il envoie sur place un flic zélé et retors de la Police Royale Irlandaise (Sam Neill), qui va bientôt faire de l’arrestation de Tommy Shelby une affaire personnelle…

Le gang des Peaky Blinders (que l’on pourrait traduire « aveugleurs à visières ») a réellement existé. Ainsi nommés pour leur casquette à visière qui leur tombait sur les yeux, très en vogue à l’époque, mais aussi parce que les membres du gang avaient l’habitude de coudre des lames de rasoir dans leur visière pour en faire à l’occasion une arme d’attaque, ils étaient des figures notoires de la pègre de Birmingham au début du siècle dernier. Steven Knight, réalisateur de Crazy Joe, scénariste des Promesses de l’ombre et créateur de cette série, connaît parfaitement son sujet. Sa famille était liée aux Peaky Blinders et le récit de leurs aventures lui a été conté lorsqu’il était enfant. Il s’en est largement inspiré pour imaginer ce drame historique où criminels, militants communistes, membres de l’IRA et policiers s’affrontent, se trahissent et parfois, s’allient. Dans la veine de Boardwalk Empire ou Gangs of New York, la série, visuellement magnifique, et souvent contemplative, est aussi un hommage à Birmingham. A cette époque, ce fleuron de la révolution industrielle est déjà la deuxième ville la plus peuplée d’Angleterre, en majorité par des ouvriers vivant dans des taudis, à proximité des usines, dans un air irrespirable. Steven Knight a souhaité restituer l’aspect magique, conte de fées, de ses souvenirs d’enfance. La crasse, la pollution, la violence sont filmées avec un souci de poésie et d’esthétique constant. Le contexte est violent, mais on baigne dans le romanesque. Personnage central du récit, Tommy Shelby, redoutable stratège qui semble au départ dénué d’émotions, est un gangster romantique, intelligent, torturé et très charismatique. Le talent de Cillian Murphy, trop rare au cinéma (en dépit de ses performances dans 28 jours plus tard, Breakfast On Pluto ou Le vent se lève), fait merveille. L’interprétation dans son ensemble est brillante. La composition de Sam Neill fait froid dans le dos et Annabelle Wallis (la Jane Seymour des Tudors) est ambiguë à souhait. Enfin, Peaky Blinders se distingue également par sa bande-son, anachronique et audacieuse, qui confère au récit une dimension moderne et intemporelle. Dans la première saison, Nick Cave & The Bad Seeds (qui illustrent le superbe générique), The White Stripes et The Raconteurs y ont largement contribué. Les six épisodes de 55 minutes de la première saison ont été diffusés sur Arte en mars 2015. La deuxième l’a déjà été outre-Manche, et une troisième est en préparation.
Et avec Iddo Goldberg, Paul Anderson, Helen McCrory, Tommy Flanagan, Sophie Rundle

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Les enquêtes de Morse (Endeavour) 

Shaun Evans
Colin Dexter et Russel Lewis
2013 (ITV)

En 1965, Endeavour Morse (Shaun Evans) décide de devenir policier après avoir entamé des études à l’université d’Oxford qu’il a quittée sans avoir obtenu de diplôme. Il rejoint le commissariat d’Oxford, mais se fait difficilement aux règles établies et multiplie les désillusions. Il s’apprête à démissionner, mais son supérieur, l’Inspecteur Thursday (Roger Allam), le dissuade, car il a remarqué la perspicacité du jeune homme. Convaincu, contrairement à ses collègues, que Morse a le potentiel pour devenir un excellent limier, il décide de le prendre sous son aile…

Impossible de résister à son allure de bon élève discret et un peu gauche, mais diablement intelligent et nanti d’un culot et d’un courage à la limite de l’inconscience. L’agent Morse, campé par Shaun Evans, n’a certes pas le bagou de Patrick Jane dans Le Mentaliste, mais il séduit tout autant. Son âpreté à vouloir résoudre les énigmes les plus épineuses, à voir le diable dans les détails, son humanité et son intégrité à toute épreuve en font un flic très attachant. Le personnage n’est pas le seul atout de cette préquelle de la célèbre série Inspecteur Morse (véritable institution en Angleterre où elle a été diffusée de 1987 à 2000, le temps de sept saisons). Adaptée comme son illustre aînée de l’œuvre de Colin Dexter, Les enquêtes de Morse, qui revient sur la jeunesse et les débuts de l’inspecteur, se révèle une formidable reconstitution de l’Angleterre des sixties, et notamment celle de la classe moyenne. L’authenticité des costumes et décors extrêmement soignés propulse immédiatement dans l’époque. Au gré des enquêtes, les milieux étudiant, ouvrier, celui des ménagères ordinaires ou de la bourgeoisie sont passés au crible, et avec elles sont abordées les luttes de classe, la corruption des fonctionnaires publics, l’émancipation de la femme, de la jeunesse etc. Alliant tradition et modernité, la série, adaptée par Russell Lewis, brille par une mise en scène audacieuse et subtile. La distribution est un régal. Roger Allam incarne un Thursday idéal, en mentor et père de substitution du jeune Morse au passé familial mystérieux. Diffusée sur France 3 en mars 2014 (seul bémol, l’absence de la version originale sous-titrée), la deuxième saison, de quatre épisodes de 90 minutes, a laissé les téléspectateurs en haleine. Il faudra patienter, la saison 3 n’est attendue qu’en 2016.
Et avec Jack Laskey, Sean Rigby, Anton Lesser, Sara Vickers…

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LES ENQUETES DE MORSE
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 Morse

GOLDEN GLOBES 2015

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Jennifer Lopez (ouvrant l’enveloppe) : « I’ve got the nails ! »
Jeremy Renner : « You’ve got the globes too… »

Comme les deux années précédentes, la 72ème cérémonie des Golden Globes a été présentée dimanche 11 janvier 2015 par les survoltées Tina Fey (30 Rock) et Amy Poehler (Parks And Recreation), qui ont déjà éprouvé leur verve au Saturday Night Live. Le tandem de foldingues, qui passera la main l’année prochaine, a décoché des flèches plus pointues que jamais :

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A propos du film L’interview qui tue :
« Ce soir, nous rendons hommage à toutes les grandes séries télévisées que nous aimons, ainsi qu’aux films qui ont été approuvés par la Corée du Nord. »

A propos de Bill Cosby (accusé de nombreuses agressions sexuelles après avoir versé de la drogue dans les verres de ses victimes) :
« Dans In The Woods, Cendrillon s’enfuit pour son prince, Raiponce est jetée de sa tour pour son prince et la Belle au bois dormant croyait juste qu’elle allait prendre un café avec Bill Cosby. »

A propos du sexisme en vigueur à Hollywood :
« Patricia Arquette est merveilleuse dans le film Boyhood. Boyhood qui prouve qu’il y a encore des grands rôles pour les femmes qui ont passé la quarantaine, moyennant qu’elles aient été embauchées « avant » la quarantaine. » (Le tournage de Boyhood s’étant en effet déroulé sur douze ans).

Les Golden Globes récompensent depuis 1943 les meilleurs films et séries de l’année écoulée aux Etats-Unis (certains d’entre eux sont encore inédits en France). Les prix sont décernés par la Hollywood Foreign Press Association (Association hollywoodienne de la presse étrangère), et distinguent séparément drames et comédies, ce qui a pour effet de multiplier par deux le nombre de nommés et de récompenses.

Les lauréats sont…

Cinéma

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Sans surprise, le Golden Globe du Meilleur film dramatique est revenu à Boyhood, chronique fleuve d’une famille déjà récompensée il y a quelques semaines aux New York Film Critics Circle Awards. Son réalisateur, Richard Linklater, est également couronné Meilleur réalisateur, et sa comédienne Patricia Arquette ravit à Jessica Chastain (A Most Violent Year) le Golden Globe de la Meilleure actrice dans un second rôle. Le trophée de la Meilleure comédie est légitimement allé à The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson, et celui du Meilleur film d’animation à Dragons 2 de Dean DeBlois.

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On le sait, jouer la maladie, l’infirmité ou la déchéance est gage de récompenses pour les acteurs. Hier soir, Julianne Moore s’est donc emparée du trophée de la Meilleure actrice pour son rôle de linguiste atteinte de la maladie d’Alzheimer dans Still Alice, de Wash Westmoreland et Richard Glatzer…julianne-moore-golden-gobes-gi

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… tandis que le charmant Eddie Redmayne était salué pour son incarnation du fameux cosmologiste britannique Stephen Hawking, atteint de la maladie de Charcot, dans Une merveilleuse histoire du temps, de James Marsh, également distingué dans la catégorie Meilleure musique. Le compositeur Jóhann Jóhannsson avait pourtant des concurrents sérieux, de Hans Zimmer (Interstellar) à Trent Reznor et Atticus Ross (Gone Girl) en passant par Alexandre Desplat (The Imitation Game).

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J. K. Simmons décroche quant à lui le Golden Globe du Meilleur acteur dans un second rôle pour le film Whiplash, de Damien Chazelle, récemment honoré au festival du film américain de Deauville.
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Au rayon comédies, c’est à Michael Keaton que revient le prix du Meilleur acteur pour Birdman, de Alejandro Gonzáles Inárritu, doté d’une distribution d’enfer et également récompensé pour le scénario.

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Amy Adams, déjà lauréate l’année dernière pour American Bluff, réitère son exploit et rafle la statuette équivalente pour Big Eyes, de Tim Burton, biopic du peintre escroc Walter Keane qui s’était approprié l’œuvre de son épouse Margaret.

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On notera aussi que le russe Leviathan a remporté le Golden Globe du Meilleur film étranger,

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et que la Meilleure chanson originale dont le Prix a été remis par un Prince arborant une coupe afro du plus bel effet, est signée cette année par John Legend et Common, pour le film Selma, d’Ava DuVernay, qui relate la campagne de Martin Luther King en 1965 et la marche de protestation pour établir les droits civiques aux Etats-Unis.

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Les absents du Palmarès

A noter que les hits de 2014 Interstellar ou Gone Girl n’ont pas eu les faveurs des Golden Globes, et sont repartis bredouilles, tout comme les attendus A Most Violent Year, Foxcatcher ou The Imitation Game, le biopic cinq fois nominé sur le mathématicien Alan Turing incarné par le talentueux Benedict Cumberbatch. Les Oscars leur permettront peut-être de se refaire. Rendez-vous le 22 février !

Télévision

Séries dramatiques

Contre toute attente, True Detective, qui concourait dans la catégorie Mini-série, a fait chou blanc (comme aux Emmy Awards), et on le déplore tant elle a marqué l’année 2014, apparaissant comme un véritable phénomène. Elle s’incline heureusement devant une adversaire méritante, Fargo, dont l’interprète, Billy Bob Thornton, a reçu le Golden Globe du Meilleur acteur dans la catégorie.

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On se réjouit en revanche de la victoire de The Affair, qui remporte le trophée de la Meilleure série dramatique ainsi que celui de la Meilleure actrice (Ruth Wilson).

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Après huit nominations sans succès, Kevin Spacey obtient enfin le Golden Globe du Meilleur acteur grâce à son rôle dans la brillante House of Cards en assénant « This is just the beginning of my revenge ! »

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Maggie Gyllenhaal est quant à elle couronnée pour son rôle dans la mini-série politique britannico-américaine The Honourable Woman (à découvrir en 2015 sur Canal+). Dans la catégorie second rôle, ont été distingués Joanne Froggatt pour le rôle d’Anna Bates dans Downton Abbey, et le beau gosse Matt Bomer (un physique à jouer Superman) pour The Normal Heart, excellent téléfilm réalisé par Ryan Murphy (Nip/Tuck) sur l’arrivée du virus du sida aux Etats-Unis.

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Comédies

Le Golden Globe de la Meilleure série comique revient à Transparent, de Jill Solloway (Six Feet Under) sur une famille dysfonctionnelle dont le père a décidé de changer de sexe.

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Jeffrey Tambor, l’interprète principal, a également été récompensé, tout comme Gina Rodriguez, héroïne de la nouvelle et délirante Jane The Virgin, adaptée d’une telenovela vénézuélienne (Juana la Virgen).

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Je suis Charlie

Tout au long de la soirée, du tapis rouge à la scène, des nominés ou invités ont montré leur soutien aux victimes de Charlie Hebdo, en arborant des badges ou des pancartes “Je suis Charlie”. Amy Adams et Jared Leto ont rendu un hommage appuyé à la France touchée par la tragédie, à l’instar de George Clooney qui, en recevant le Prix Cecil B. DeMille récompensant sa carrière, a conclu son discours par un poignant « Nous ne marcherons pas dans la peur. Nous ne le ferons pas. Je suis Charlie ».

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Articles connexes :

Bilan Séries 2014
True Detective
The Grand Budapest Hotel

BILAN SÉRIES 2014

Les séries, il y en a pléthore et pour tous les goûts. Impossible de les voir toutes, à moins d’en perdre la raison… ou le sommeil. Entre les nouvelles venues et celles qu’on suit depuis des lustres, elles sont dévoreuses de temps, au détriment des films et des livres. Mais parce qu’elles peuvent se permettre de développer les intrigues et les personnages, et que leur format séduit désormais les meilleurs scénaristes, cinéastes et comédiens, force est de constater que plusieurs surpassent en qualité les productions cinématographiques les plus attendues. Et leur façon de s’imposer dans notre quotidien (tout le monde ou presque a un point de vue sur Game Of Thrones ou Breaking Bad) amène à se demander si les séries se seraient pas, mine de rien, en train de prendre la place de la littérature populaire.

 

Bilan des séries de l’année 2014 (et celles qu’on suivra en 2015)

 

Les nouvelles

 

 True Detective

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Sans conteste, la claque de l’année ! On ne revient pas sur l’excellence de l’écriture, de l’interprétation et du reste (voir chronique). Ce show créé par l’écrivain Nick Pizzolatto en janvier 2014 sur la chaîne américaine HBO se distingue aussi par une bande-son de haut vol. Chaque saison constituant une intrigue à part entière, la 2, attendue en 2015, aura une nouvelle distribution. Colin Farrell et Vince Vaughn en seront les héros. Rachel McAdams, Kelly Reilly et Taylor Kitsch devraient les rejoindre.

 

 The Affair

Episode 101

Découverte en octobre 2014 sur Canal + séries à la suite d’Homeland, en simultané avec sa diffusion sur la chaîne américaine Showtime, la série inventée par l’Israélien Hagai Levi, créateur de la version originale de l’excellente En analyse, est une très belle surprise. A priori, elle semble décrire une histoire d’adultère assez banale, mais le dispositif de narration (chaque épisode oppose les versions de la femme et de l’homme) la rend intrigante à souhait. Tandis que les points de vue diffèrent, parfois de manière infime, une autre affaire, de meurtre celle-là, se profile. Reconduite pour une seconde saison en 2015, cette série troublante et passionnante (chaque épisode se conclut sur un moment de suspense), est emmenée par une brochette de comédiens talentueux, et profite elle-aussi d’une bande-son idéale. A voir absolument !
Avec Dominic West, Ruth Wilson, Maura Tierney, Joshua Jackson, Colin Donnell, John Doman…

 

 Turn

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Adaptée du livre d’Alexander Rose Washington’s Spies : The Story Of America’s First Spy Ring, Turn relate les aventures d’Abe Whodull, un jeune fermier à New York, qui en 1778, durant l’occupation britannique, va devenir malgré lui l’espion le plus redoutable du Culper Ring, réseau clandestin qui se bat pour l’indépendance de l’Amérique. Portée par Jamie Bell (Billy Elliot), cette saga créée par Craig Silverstein (Nikita, Bones) sur la chaîne américaine AMC en avril 2014, et relayée dans la foulée par OCS Max, a le mérite d’explorer une page d’histoire méconnue (le Culper Ring était bien le premier réseau d’espionnage moderne, ancêtre des services secrets américains), tout en soignant l’aspect romanesque et le suspense. Elle n’est pas exempte de défauts (de rythme notamment), mais se révèle attachante. La saison 2 est attendue en 2015.
Et avec Angus Macfadyen, Daniel Henshall, Heather Lind, Owain Yeoman, Samuel Roukin, Burn Gorman, JJ Feld…

 

Those Who Kill

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Remake américain de la série danoise Traque en série, Those Who Kill met du temps à se révéler, mais se fait de plus en plus palpitante au fil des épisodes. Chloë Sevigny et James D’arcy défendent plutôt bien leurs personnages tourmentés tandis que Pittsburgh offre un paysage ad hoc à cette traque de tueur en série macabre. Chargé d’atmosphère, le show créé par Glen Morgan (X-Files, MillenniuM…) sur la chaîne A&E en mars 2014 souffre des ressemblances inévitables avec les récentes Hannibal, Tunnel, The Bridge ou The Fall. C’est probablement à ce manque d’originalité qu’on doit l’abandon de la saison 2, annoncée, et cela malgré un dixième et dernier épisode au suspense insoutenable.
Et avec Bruce Davidson, Anne Dudek, Ohmid Abtahi, Desmond Harrington…

Il ne fallait pas non plus manquer ces séries britanniques plus ou moins récentes, mais apparues pour la première fois en 2014 à la télévision française : Broadchurch, The Fall, Black Mirror, In The Flesh, et les mini-séries Southcliffe (chronique à venir) et Little Dorrit (voir chronique).

 

Les confirmées

 Bates Motel Saison 2

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La série d’Anthony Cipriano, prequel de Psychose, est passée en un an de prometteuse à géniale (voir chronique de la première saison). Vera Farminga est époustouflante et Freddie Highmore, terrifiant. Une réussite ! (chronique de la saison 2 à venir)

 

 Homeland saison 4

HOMELAND (Season 4)

Après un rebondissement spectaculaire à la fin de la saison 3, qui aurait pu être fatal à la série, Homeland rebondit de plus belle. Les aventures de Carrie Mathison prennent aux tripes. Malgré la pertinence du propos et le talent des scénaristes informés, la réalité dépasse la fiction, comme le prouve le récent carnage dans une école au Pakistan. Mis en cause dans la série, qui l’accuse de soutenir officieusement les Talibans et d’être complice des terroristes, le gouvernement pakistanais a déclaré se sentir insulté par Hollywood. La CIA, de son côté, juge plutôt fantaisiste l’idée que l’agence pourrait laisser autant de responsabilités à un agent bipolaire, aussi douée soit-elle. Vivement la saison 5 !
Avec Claire Danes, Rupert Friend, Mandy Patinkin…

 

 Engrenages saison 5

ENGRENAGES Saison 5

Les membres de l’équipe de Laure Berthaud assurent si bien qu’à côté, ceux d’Eddy Caplan dans Braquo font figure de rigolos. La meilleure série française, la seule à s’exporter (BBC4 l’a achetée et la diffuse en version sous-titrée sous le titre Spiral), se distingue par un réalisme époustouflant et des personnages attachants (le juge Roban en tête). On y découvre tous les rouages du système judiciaire français à travers une enquête criminelle des plus retorses. Passionnant ! La saison 6 est en préparation.
Avec Caroline Proust, Thierry Godard, Gregory Fitoussi, Fred Bianconi, Audrey Fleurot, Philippe Duclos

 

 Mr Selfridge Saison 2

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Le talent de Jeremy Piven (ici à l’opposé de son rôle d’Ari Gold, l’agent d’acteurs teigneux qu’il campe dans Entourage) fait une fois de plus merveille dans cette deuxième saison de l’excellente série britannique créée par Andrew Davies, auquel on doit la célèbre adaptation pour la télévision d’Orgueil et préjugés de Jane Austen. Un bijou !
Et avec Frances O’Connor, Grégory Fitoussi, Polly Walker, Aisling Loftus…

  

The Americans Saison 2

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Rien de spectaculaire dans cette série sur la guerre froide durant les années 80, créée par Joseph Weisberg, ex-agent de la CIA. Pourtant, le diable se cache dans les détails. Les aventures de la famille Jennings, faux couple mais vrais espions à la solde du KGB sur le sol américain, font souvent froid dans le dos. Tendue, intelligente et souvent bouleversante, la saga est une vraie immersion dans l’époque et l’histoire. La saison 3 est en route.
Avec Keri Russell, Matthew Rhys, Noah Emmerich, Margo Martindale…

 

 House Of Cards Saison 2
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La série préférée d’Obama, et la plus cynique du moment, a enfoncé le clou en 2014. Plus machiavélique encore que son époux aux dents longues, Claire Underwood, campée avec brio par une Robin Wright réfrigérante à souhait, tire la couverture à elle dans cette deuxième saison qui continue à dépeindre les coulisses du système politique américain à la manière d’une tragédie shakespearienne. Saison 3 à suivre en 2015.
Et avec Kevin Spacey, Michael Hill, Molly Parker, Marhershala Ali…

 

 Hannibal Saison 2

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Déconseillée aux âmes sensibles, la série de Bryan Fuller (Pushing Daisies), qui se penche sur les premiers faits d’armes du tueur cannibale et sur son rapport ambigu avec le profiler du FBI Will Graham, ne démérite pas dans cette deuxième saison. Les meurtres, mis en scène avec un raffinement inouï, l’humour noir et le rythme lancinant très particulier rendent le show aussi dérangeant que fascinant. Mads Mikkelsen et Hugh Dancy y sont sensationnels (voir chronique saison 1). Saison 3 en 2015
Et avec Laurence Fishburne, Caroline Dhavernas, Gillian Anderson, Eddie Izzard, Cynthia Nixon, Michael Pitt, Gina Torres…

 

The Walking Dead Saison 5

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Interrompue sur la chaîne AMC pour la trêve de Noël, la diffusion de la saison 5 entamée en octobre 2014 en simultané sur OCS Choc a laissé les aficionados en plan. Rendez-vous en février 2015 pour la suite de ce cru considéré d’ores et déjà comme excellent (voir chronique saison 4).

 

Les décevantes :

Décidément trop abracadabrantesques, Scandal et Revenge peuvent aussi se flatter d’avoir les deux héroïnes les plus antipathiques du moment. Under The Dome, Arrow et The Reign manquent singulièrement de subtilité. Et on a fini par abandonner en cours de route les nouvelles Extant et The Leftlovers, sans originalité aucune et un tantinet laborieuses.

Reste à se pencher sur les cas de :

Halt & Catch Fire, Fargo, Penny Dreadful, Gotham, Marco Polo et probablement bien d’autres encore…sans compter bien sûr la saison 3 de Lilyhammer (diffusée fin 2014 sur Netflix) et la fin de la deuxième saison de Brooklyn Nine-Nine début 2015, toujours les deux séries les plus désopilantes de l’année (voir chronique saisons 1).

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