DVD/Blu-ray de Noël (4) : VINYL

 

« Quand j’ai commencé, le rock’n’roll se résumait à ça : deux Juifs et un Rital qui enregistrent quatre Blacks sur une seule piste. »

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Vinyl

Série américaine créée en 2016 par Martin Scorsese, Mick Jagger, Rich Cohen et Terence Winter
Diffusée en France sur OCS City en février 2016
En Blu-ray et DVD chez Warner Home Video depuis le 17 août 2016

En 1973 à New York, Richie Finestra (Bobby Cannavale), le patron d’American Century Records, la maison de disques la plus influente de son époque, n’est plus que l’ombre de lui-même. Ses abus de drogue, ses infidélités et son désenchantement ont fait couler à la fois son couple et son empire. Mais alors qu’il est sur le point de toucher le fond, il assiste par hasard au concert d’un groupe qui débute, les New York Dolls, et décide de se battre à nouveau pour sa passion de toujours : le rock’n’roll…

Très logiquement, c’est une légende du rock qui est à l’origine de Vinyl. Mick Jagger n’a pas eu besoin d’insister pour convaincre le cinéaste mélomane Martin Scorsese du bien-fondé de son idée. Le sexe, la drogue et le rock’n’roll, ajoutés aux histoires de rédemption, de famille et de mafia, c’est son truc. Le savoir-faire de Terence Winter, créateur et coproducteur avec Scorsese de la série Boardwalk Empire, et scénariste du Loup de Wall Street, a fait le reste. L’idée de génie : avoir confié le rôle de Richie Finestra à Bobby Cannavale, remarquable dans la peau de ce nabab du rock, incontrôlable, pétri de défauts mais immensément attachant. Le premier épisode, de presque deux heures, est un petit bijou réalisé par Scorsese lui-même, avec le budget colossal d’une superproduction (ce qui a lui a d’ailleurs été reproché par les détracteurs de la série). Les décors, les costumes, et la reconstitution du New York des 70’s sont époustouflants. On est littéralement propulsé dans cette ville bouillonnante, gangrénée par le crime, et dans cette période fantasmatique de l’histoire du rock, dix-huit ans après le magique Velvet Goldmine. Cette balade dans les lieux mythiques (les salles de concerts, les boîtes de nuit, les cafés, la Factory d’Andy Warhol…), permet de croiser les émanations de David Bowie, Lou Reed, John Lennon, Elvis Presley ou Led Zeppelin, et de naviguer dans les univers du glam-rock, de la disco, du hip-hop ou du punk. On aime aussi les moments de transitions (« la bande-son du subconscient de Richie Finestra », selon Scorsese) qui rendent hommage aux légendes du passé, notamment Bo Diddley. Car si la série, aux dialogues percutants, est souvent désopilante (l’équipe artistique de choc qui entoure Richie Finestra est aux petits oignons…), elle a des accents crépusculaires qui la rendent incroyablement fascinante pour les fans de musique, toutes générations confondues. Singulièrement stylée, Vinyl s’offre aussi le luxe d’une distribution brillante, de la présence sexy d’Olivia Wilde, et d’une brochette de « fils et fille de » qui n’ont pas volé leur place (James Jagger, Jack Quaid, Juno Temple…). Que la série ait été stoppée par HBO à la fin de la première saison, faute d’audience (trop coûteuse aussi…), est tout bonnement lamentable. On chérit d’autant plus ces dix épisodes flamboyants qui s’achèvent en apothéose.
Pilote d’1 h 48, et neuf épisodes de 54 minutes.
Et avec Paul Ben-Victor, P.J. Byrne, Max Casella, Ato Essandoh, J.C. MacKenzie, Ray Romano, Birgitte Hjort-Sorensen, Susan Heyward, Lena Olin, John Cameron-Mitchell…

BANDE-ANNONCE

 

Test Coffret 4-DVD :

 

 

Interactivité **
La plupart des épisodes sont enrichis d’une mini-featurette sur les coulisses du tournage animée par Terence Winter et/ou de commentaires audio, hélas non sous-titrés. Le dernier disque propose un making of de 17 minutes, ponctué d’interventions des membres de l’équipe.

Image ***
Format : 1.78
Elle est respectueuse des partis pris artistiques des créateurs. Très bien définie, elle est dotée d’un grain qui lui confère un indéniable côté vintage. Les couleurs sont splendides.

Son ***
DD 5.1 en anglais et français
Sous-titres français non imposés
Vu le genre, on se réjouit de la présence d’une piste 5.1, rare pour les séries TV. Elle se révèle plutôt solide, avec de beaux effets dans les enceintes arrière.







VELVET GOLDMINE

Le poème d’amour au glam rock, signé Todd Haynes en 1998, s’offre la Haute Définition. Inspirée des véritables héros de la légende — David Bowie, Iggy Pop et Bryan Ferry en tête — cette fantaisie pailletée, culte et magique, est à savourer d’urgence en Blu-ray, DVD et VOD.

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« Il était une fois une époque absolument fabuleuse.
Nous vivions nos rêves.
Mais tout cela s’est envolé. »

 

Velvet Goldmine

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Todd Haynes
1998 (en version remasterisée Blu-ray, DVD, VOD chez Carlotta depuis le 28 mai 2014)

En 1984, le jeune journaliste anglais Arthur Stuart (Christian Bale) est chargé d’écrire un article sur l’ex-icône de la pop Brian Slade (Jonathan Rhys Meyers), l’idole de son adolescence. La star flamboyante avait mystérieusement disparu il y a dix ans, après avoir mis en scène son propre assassinat, devant des millions de fans…

Le cinéaste américain Todd Haynes, auteur des remarquables Safe et Loin du paradis, a accompli un tour de force en 1998, en parvenant à capturer l’essence même du glam rock. S’inspirant des véritables héros de l’époque (Brian Slade est une émanation de David Bowie, Mandy Slade d’Angela Bowie, Curt Wild d’Iggy Pop etc.), le cinéaste a orchestré un conte de fées surréaliste, une célébration de l’esprit d’Oscar Wilde dans le contexte de la pop. La quête du jeune Arthur Stuart, qui le ramène une décennie en arrière, propulse le spectateur dans la période la plus excitante des seventies à Londres, où la pop rimait avec paillettes, maquillage outrancier et ambivalence sexuelle. Mettant à nu certaines vérités cruelles, le film kaléidoscope de Todd Haynes propose plusieurs niveaux de lecture, et nul besoin d’être un initié pour se laisser séduire par ce fantastic voyage, empreint de mélancolie et d’une réelle nostalgie. « On voulait changer le monde, on a juste changé, nous. » dit Curt Wilde. Ode à la jeunesse et aux libertés qu’elle s’autorise, Velvet Goldmine (titre emprunté à une chanson de David Bowie écrite en 1972) jouit en outre d’une distribution exceptionnelle (Jonathan Rhys Meyers, Toni Collette, Ewan McGregor, Christian Bale, Eddy Izzard…) et d’une bande originale réussie en dépit des obstacles de taille, David Bowie ayant refusé toute coopération, et notamment l’utilisation de sa chanson « All The Young Dudes » popularisée par Mott The Hoople, qui devait être l’hymne du film. Tout le mérite revient à Michael Stipe qui a supervisé ce mélange de titres originaux (« Satellite Of Love » de Lou Reed, « Virginia Plain » de Roxy Music), de reprises interprétées par des groupes formés pour l’occasion, tel The Venus In Furs (Bernard Butler, Andy Mackay, Thom Yorke), et Wylde Ratzz (Ron Asheton, Thurston Moore) ou encore du flamboyant Placebo, qui s’empare avec brio de « 20th Century Boy » de Marc Bolan (Brian Molko campe un des jeunes fans de glam dans une séquence au début du film). Enfin, quelques chansons originales ont été idéalement composées “dans l’esprit”, par le groupe Shudder To Think. A noter que Jonathan Rhys Meyer et Ewan McGregor interprètent eux-mêmes certains morceaux. Honteusement passé inaperçu en France à sa sortie, ce film, aujourd’hui culte, a reçu le Prix de la Meilleure contribution artistique à Cannes, ainsi qu’une nomination à l’Oscar en 1999 pour les costumes, remarquables, signés Sandy Powell.

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Ceux qui désireraient en savoir plus sur l’histoire du film se tourneront vers le livre – en anglais — de la productrice Christine Vachon, Shooting To Kill, sous-titré How independant producer blasts through the barriers to make movies that matter.
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Bien qu’épuisé (mais « trouvable” sur de nombreux sites de vente – eBay), le hors-série N° 40 de Rock&Folk, consacré au film et au glam, et paru fin 1998, est une mine d’or d’informations sur le sujet. On y trouve notamment, en exclusivité mondiale, la seule interview jamais accordée par David Bowie à propos du film. 
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Test Blu-ray :

 

Interactivité**
Le Blu-ray reprend le making of de 25 minutes, un peu foutraque, déjà présent sur la précédente édition DVD, réalisé durant le tournage et ponctués des interventions souvent pertinentes des acteurs et du réalisateur. Michael Stipe parle d’une époque « qui avait de la classe et de l’humour, et qui savait se moquer d’elle-même. » Todd Haynes confie « avoir voulu créer une nostalgie d’un passé oublié, mais aussi un sentiment de danger et d’excitation, comme dans un voyage dans l’inconnu. » La bande-annonce originale complète le programme. Le commentaire audio de Todd Haynes qui figure sur l’édition américaine n’est pas repris ici.

Image ***
Format : 1.85
Cette image remasterisée Haute Définition ne surclasse pas vraiment celle du DVD paru en 2003, même si elle est plus précise et plus propre. Les contrastes et la profondeur des noirs sont dans l’ensemble bien gérés, mais certains plans sont un peu doux et manquent de précision, et paraissent même un peu neigeux (sachant que les couleurs un peu délavées de certaines périodes sont aussi un parti pris de la photographie).

Son : ***
DTS-HD Master Audio 5.1 et 2.0 en anglais
DTS-HD Master Audio 2.0 en français
Sous-titres français non imposés
On se réjouit de la présence d’une piste 5.1 qui faisait défaut sur la précédente édition. Cependant, ce 5.1 se contente de gonfler la piste d’origine, afin de donner plus d’ampleur et de tonus aux passages musicaux. Ce n’est pas la panacée, mais c’est mieux qu’un 2.0 riquiqui.

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